Il y a 50 ans, le 11 septembre 1973, Salvador Allende, président du Chili, élu démocratiquement le 4 novembre 1970, est renversé par un coup d’Etat des forces armées du pays. L’armée chilienne intervient après des mois de déstabilisations du pays orchestrées par l’organisation Patrie et liberté, le parti national et par les Etats-Unis. Le général Pinochet prend le pouvoir.
Assiégé dans le palais de la Moneda, Salvador Allende se suicide après avoir prononcé deux allocutions radiophoniques au peuple chilien : « Ils ont la force, ils pourront nous asservir ; mais on n’arrête pas les mouvements sociaux, ni par le crime ni par la violence. »
La répression organisée dès l’arrivée des militaires au pouvoir est féroce. Des milliers de personnes sont arrêtées, torturées ou exécutées dans les casernes et dans le stade de Santiago. Des milliers de personnes sont portées disparues et près de 250 000 Chiliens s’exilent.
L’ambassade de France à Santiago permettra à 800 personnes d’échapper aux camps et tortures de la dictature chilienne.
Le général Pinochet, écarté du pouvoir en mars 1990, a été le premier ancien chef d’Etat à être arrêté à Londres, le 16 octobre 1998, sur la base du principe de compétence universelle pour juger des crimes contre l’humanité, mais, libéré pour des raisons de santé, il mourra dans son lit et ne répondra jamais de ses actes. La constitution héritée de la dictature est encore en vigueur…
La LDH (Ligue des droits de l’Homme) a toujours été mobilisée auprès de celles et ceux qui ont été les victimes de cette dictature, celles et ceux qui l’ont combattue. Elle souhaite aujourd’hui qu’un véritable et nécessaire travail de mémoire puisse aboutir ; que le processus constitutionnel engagé par l’actuel président Gabriel Boric soit mené à son terme pour que le Chili retrouve ce que le président Allende voulait mettre en place : la justice sociale, la liberté, le plein et entier exercice des droits pour tous les citoyens et citoyennes.
Paris, le 11 septembre 2023
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