Le
troisième et dernier temps d'une campagne à surprises
Le
point au 13 avril 2017. Note 37 à J-9
par
Jean-Pierre Dacheux
Nous
voulons continuer d'analyser l'évolution de la situation politique
pendant la campagne électorale ouverte, en réalité, depuis la fin
2016. Chaque texte, daté, numéroté et modifiable, s'ajoute aux
précédents présentés et, depuis le 20 mars, sous le titre : «
Le troisième et dernier temps d'une campagne à surprises »
Chacun de ces textes peut être contredit, sans doute, parfois, par
les événements. Fin mai 2017, nous regrouperons, en un seul et
même document, toutes ces notes, que nous voudrions utiles pour
effectuer cette activité politique chronologique.
« Il
préoccupe les marchés financiers ».
Pierre Gattaz président du MEDEF, met en garde
contre « les apprentis sorciers de l'économie »
(dont, selon lui, fait partie Jean-Luc Mélenchon, tout comme Marine
Le Pen !). Selon le Figaro, qui
se déchaîne, Mélenchon « se rapproche de Chavez au
Venezuela » et son projet
serait « délirant » ! Et
voilà que François Hollande s'en vient donner le coup de pied de
l'âne en lançant une mise en garde sur le « péril »
consistant à regarder « le spectacle du tribun
plutôt que le contenu de son texte ».
Mélenchon
n'en caracole pas moins , en tête du tableau de bord mensuel
sur la popularité des hommes politiques (68% d'opinions favorables,
+ 22 points en un mois). Un autre sondage le décrit comme « celui
qui incarne le mieux les valeurs de la gauche ». Voir l'analyse
de la
Libre Belgique
(http://www.lalibre.be/actu/france/melenchon-grimpe-dans-les-sondages-sa-radicalite-inquiete-les-marches-s-agitent-hollande-evoque-un-peril-58ee17c8cd70e80512cd26b8).
Si
« la radicalité de Mélenchon inquiète », que dire,
alors de celle, fausse, de Hollande qui, il n'y a que cinq ans, au
Bourget, prétendait que son ennemi était la finance ! Il est,
à présent, deux fois disqualifié pour nous mettre en garde :
parce que, pour gagner, il n'a pas hésité à dénoncer ceux qu'il
allait conforter et parce que, au terme de son quinquennat raté, il
n'a aucune leçon à donner à personne.
Il
apparaît, à présent, qu'il soutient Emmanuel Macron et que dans
son projet, longtemps caché, machiavélique, il y avait une
opération de sauvetage de sa politique que ni Hamon, ni Mélenchon
ne pouvait incarner. L'habile homme ! Il nous aura au moins
rendu le service de nous faire comprendre son attachement au
« socialo »
centrisme libéral (qu'à la vérité il n'a jamais cessé de
promouvoir avec son complice Valls). Voter Macron c'est voter
Hollande, et c'est bien le seul argument recevable de la part de
Fillon. C'est promouvoir le capitalisme apparemment soft quand le
capitalisme hard est à la peine. Macron sait que cela le démasque
et ce ralliement présidentiel ne le ravit pas.
Quand
il annonce qu'il fera connaître son choix avant le deuxième tour,
Hollande ment puisqu'il l'a déjà donné en critiquant,
indirectement mais clairement, les trois adversaires actuels de
Macron. Mais tout repose sur sa prédiction d'un second tour Le Pen
/Macron ou Fillon/Macron, ce qui n'a rien de certain. Alors, il
« monte au créneau » ce qui, pour lui serait le pire :
la survenue de Mélenchon au deuxième tour.
Comme
on le voit, les « marchés financiers » et François
Hollande craignent la même chose : la victoire d'une gauche de
gauche. Lui reste un espoir : que l'abstention et le vote blanc
des écœurés brouillent jusqu'au bout les cartes en promouvant,
bien involontairement, les candidats qu'il veut voir arriver en phase
finale : Le Pen et Macron, car alors la messe serait dite !
Mais n'est pas Machiavel qui veut. Nous n'en avons pas encore fini
avec les surprises. Le peuple n'est pas sot !
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