Le
troisième et dernier temps d'une campagne à surprises
Le
point au 15 avril 2017. Note 39 à J-8
par
Jean-Pierre Dacheux
Nous
voulons continuer d'analyser l'évolution de la situation politique
pendant la campagne électorale ouverte, en réalité, depuis la fin
2016. Chaque texte, daté, numéroté et modifiable, s'ajoute aux
précédents présentés et, depuis le 20 mars, sous le titre : «
Le troisième et dernier temps d'une campagne à surprises »
Chacun de ces textes peut être contredit, sans doute, parfois, par
les événements. Fin mai 2017, nous regrouperons, en un seul et
même document, toutes ces notes, que nous voudrions utiles pour
effectuer cette activité politique chronologique.
Remarque
préliminaire : en bon français, putatif n'est pas un
qualitatif injurieux. Selon le Grand Robert : « L'enfant
putatif est celui qui est supposé être l'enfant de tel ou tel
et qui est considéré comme lié par les obligations et jouissant
des droits attachés à la relation de filiation ». En
clair et en politique, l'enfant putatif est lié à celui qui l'a
engendré : nul doute, alors que, sans Hollande, Emmanuel Macron
ne serait pas apparu sur la scène politique. À une semaine du
premier tour, il faut donc considérer attentivement le danger
Macron, créature d'un projet politicien conçu, approuvé ou
conseillé par François Hollande.
1
- Emmanuel Macron se veut « et à gauche et à droite ».
François Hollande a été un président « de gauche et de
droite » dans sa pratique, durant son quinquennat.
2
- Le non candidat Hollande ne cache plus son soutien à Emmanuel
Macron.
3
- Les ministres principaux de François Hollande (de Valls à Le
Drian) ont rejoint Emmanuel Macron quitte à saborder la candidature
« officielle » du PS : Benoît Hamon.
4
– Le désaveu de François Hollande dans le pays engendre certes
une difficulté dans la campagne d'Emmanuel Macron mais ce dernier
n'en continue pas moins à défendre son rôle, sa place et ses
résultats quand il fut conseiller puis ministre auprès du président
sortant.
5
– En fin de campagne au vu de la situation qui, selon les sondages,
distingue quatre candidats très proches les uns des autres en
intentions de vote, à l'évidence, un seul est acceptable pour
François Hollande. Ce ne peut être Marine Le Pen (trop extrémiste
et récusée par les marchés), François Fillon (trop corrompu et
surtout trop proche de la droite parlementaire qui a pourri son
mandat), ou Jean Luc Mélenchon (trop à gauche et qui n'a pas ménagé
le gouvernement sortant). Reste qui ... ? CQFD.
6
– La politique telle que la pense et la conduit François Hollande
est la politique qui se prépare et s'exécute dans l'ombre, non
celle d'un cabinet noir, mais celle de collaborateurs proches et sûrs
(dont fit partie Emmanuel Macron).
7
– Sur le fond, Emmanuel Macron prolongerait, en l'adaptant et en la
« droitisant » encore, la politique menée par François
Hollande. Ce serait, pour le candidat empêché, une revanche contre
les « frondeurs » qui avaient vu venir et avaient analysé
le désastre qui attendait le PS. Emmanuel Macron joue bien le rôle
de candidat par substitution.
8
– Pour tenir son rôle, Emmanuel Macron a été contraint de
prendre des distances avec son mentor et, pour gagner, il devra se
démarquer plus encore.
L'habile « coup politique » de François Hollande ne peut
déboucher exactement sur ce qu'il attendait.
9
– La droite « soft » d'Emmanuel Macron et le
social-libéralisme de François Hollande sont tout à fait
compatibles mais différents en intensité. La contradiction surgira
des urnes, à la fin du premier tour ou juste après quand
l'affrontement bipolaire durcira les discours. Et ce quel que soit le
duel final et ses six possibilités ... Au reste, aucune majorité
n'est garantie avec les législatives.
10
– In fine,
le couple Macron - Hollande est bien à droite. Si Macron peut, à
présent, courir tout seul et tenter sa chance en oubliant d'où il
vient, il lui faudra bien affronter, ce que le maire de Grenoble,
Éric Piolle, appelle
« le rassemblement de la gauche, des citoyens et des
écologistes », car il se pourrait bien qu'existe en France une
majorité culturelle dont Emmanuel Macron, déjà ringardisé en
dépit de son âge, ne fait pas partie et ne peut représenter.
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