Après
les présidentielles et
les législatives, indissociables hélas, ...
tirer, sans tarder, tous les enseignements
Le
point au 20 juin 2017.
Note I .
Note I .
par
Jean-Pierre Dacheux
Les
résultats sont tombés mais les lire, comprendre et interpréter ne
peut s'effectuer d'un jour sur l'autre. Il nous faudra encore
quelques notes pour les analyser et en tirer des enseignements.
Et maintenant ?
Quelles
questions majeures sont posées au lendemain du second tour ? Si
l'on cherche à ordonner les résultats définitifs qui ont été
communiqués par les médias dès hier soir, il apparaît aussitôt
que les priorités s'établissent ainsi :
1
- Le record absolu des abstentions au cours du second tour des
législatives, atteignant les 57% et les dépassant en maintes
régions, fait considérer l'ensemble de l'épisode électoral de
façon nouvelle.
À
cet éloignement des urnes, inconnu depuis le début de la Ve
République, sont venus s'ajouter, de nouveau, comme au second tour
des présidentielles, les votes blancs et nuls d'électeurs ne
voulant pas choisir.
Selon
les calculs du ministère de l'intérieur 1 990 655 votants
ont déposé un bulletin déclaré non valide (!) dans l’urne,
dimanche 18 juin, (1 397 496 pour le vote blanc, 593 159
pour le vote nul). C’est quatre fois plus qu’au premier tour.
L’ensemble concerne 9,87% des votants. Abstentions (57,36%), plus
bulletins blancs (2,95%), plus bulletins nuls (1,25%) pèsent
ensemble : 61,56%. Les suffrages exprimés par les votants ne
représentent que 38,44% des inscrits ! Cela n'émeut guère
les gagnants qui « déplorent » mais se contentent de ce
trop peu... Pas nous ! Nous y reviendrons donc pour une bien
plus longue réflexion.
2
- La seconde caractéristique de ces élections rapprochées et hors
normes est constituée par le remplacement-renouvellement du
personnel politique. On aura, à ce propos, évoqué le
« dégagisme », mais ce fut, en fait, une élimination.
Pareil
bouleversement ne s'improvise pas. Nul besoin d'être « complotiste »
pour former l'hypothèse qu'un pareil coup de force a été préparé
avec soin et méthode. Les informations manquent au simple citoyen
pour comprendre qui était derrière ce véritable coup d'État
légal. Bien des élus, souvent très informés, n'ont pas davantage
vu venir, pour eux-mêmes, ce qui les attendait. Ce qui s'est conclu
le 18 au soir et dont nous avons aussitôt été informés n'a pas
tout révélé. Il faut se donner, là encore, un peu de recul pour
saisir comment cette opération politique fut possible et pourquoi
l'effet de surprise a joué. Nous y consacrerons une note entière,
le moment venu.
3
– La rupture au sein du PS, les ralliements à Macron, les
trahisons, représentent, d'un quinquennat à l'autre, le passage
d'un parti de la gauche à la droite et expliquent sa mort en tant
que « socialiste ».
Très
vite, les ralliés, ( de Collomb à Le Foll, de Valls à Cambadélis
) vont tenter de récupérer l'outil pour le mettre au service de
leur nouveau chef. Cet affrontement nous concerne tous. La bascule de
l'anticapitalisme à la Jaurès au néo-libéralisme à la Hollande
n'intéresse pas que les membres ou anciens membres de ce parti
historique en capilotade. La résistance de Benoît Hamon et autres
« frondeurs », de Delphine Batho et autres socialistes
déçus... peut peser lourd. Sans les approuver en tout, il importe
de ne pas les abandonner. Voilà de quoi encore rédiger une note,
dès que ce sera possible, pour examiner ce qui reste de « la
gauche de gauche » et pourquoi, et comment, elle peut
renaître.
4
– Le mode de scrutin sera réformé, mais à la marge ( avec « une
dose de proportionnelle »). Cela n'est pas à la hauteur de la
défiance surgie hors des urnes et au sein des urnes.
La
lutte politique pour faire reculer le scrutin majoritaire à deux
tours ne fait que commencer. La reconnaissance du vote blanc fait
partie de la même lutte. Il nous faut nourrir les argumentaires de
tous ceux qui veulent une véritable réforme constitutionnelle et un
mode de scrutin respectueux de tous les citoyens. Il faudra
5
– Les Insoumis entrent à l'Assemblée nationale et seront assez
nombreux pour constituer un groupe parlementaire.
C'est
une bonne nouvelle mais c'est une « petite nouvelle ». 19
députés dont quelques brillants orateurs, c'est beaucoup mieux que
rien et, surtout passer de zéro députés à une vingtaine de
députés, dans le contexte actuel, c'est franchement positif.
Cependant il faut examiner aussi l'ampleur de la déception, alors
que Jean-Luc Mélenchon avait obtenu plus de 7 millions de voix et
que le porte-parole de la France Insoumise pouvait faire monter plus
haut encore le niveau de la gauche véritable. On lui a beaucoup
reproché ses exigences par rapport au PS et au PCF. Les résultats
du second tour des législatives ont bien montré où était l'élan !
Il sera nécessaire de déterminer, sans aigreur, où sont les
responsabilités.
Voici
donc au moins cinq questions à examiner car il importe de mener nos
analyses jusqu'à leur terme.
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