Un
deuxième temps intermédiaire et décisif .
Le point
au 24 février 2017.
par
Jean-Pierre Dacheux
Nous
voulons, au cours des mois qui vont continuer de s'écouler,
analyser l'évolution de la situation politique pendant la campagne
électorale qui s'est ouverte depuis la fin 2016. Chaque texte,
daté, numéroté et modifiable, s'ajoute aux précédents
présentés sous le même titre : « Avec ou sans primaires »,
puis, à présent, « un deuxième temps, intermédiaire et
décisif » (qui durera jusqu'au 17 mars, date de clôture des
candidatures). Il peut être contredit, sans doute, parfois, par les
événements. Fin mai 2017, nous regrouperons, en un seul et même
document, toutes ces notes, que nous voudrions utiles pour effectuer
cette activité politique chronologique.
Les commentateurs
politiques examinent, avec gravité, l'évolution de la campagne.
L'émission
quotidienne « C dans l'air » sur « France
5 », d'inégal intérêt, a pris, le 23 au soir, un caractère
différent : les journalistes ont cherché, très sérieusement,
à tirer les enseignements de « l'alliance » qui s'est
réalisée entre François Bayrou et Emmanuel Macron. J'en ai
conservé certains qui donnent à penser :
1
– Le duel de second tour peut être autre que celui qui avait été
pronostiqué depuis de nombreuses semaines : Le Pen / Fillon.
Actuellement Fillon n'est plus assuré de la seconde place.
2
– Qu'on apprécie ou non la politique préconisée par Emmanuel
Macron, il faut reconnaître que la bipolarisation PS /
« Républicains » s'en trouve fort menacée. Est-ce le
début d'un chambardement inimaginable encore il y a trois mois ?
3
– Le recours annoncé à la proportionnelle (comme en nombre de
pays d'Europe), et qui est jugé nécessaire par plusieurs candidats,
ne peut que bouleverser la représentation parlementaire. Reste à
savoir quand et comment le Parlement, qui sera élu en juin 2017,
serait dissous et réélu...
4
– Les sondages ne peuvent être fiables du fait d'une volatilité
de l'électorat jusqu'ici jamais connue et renforcée par un désir
populaire de « sortir les sortants » (ce qui favorise les
nouveaux venus et les « hors système », à droite comme
à gauche).
5
– Les partis traditionnels sont en difficulté. Les mouvements (En
marche ou La France insoumise sont valorisés. Les
évolutions des citoyens, au sein, en marge ou en opposition à ces
mouvements ne sont pas achevées. Nul ne se risque à dire jusqu'où
cette effervescence va nous conduire !
6
– Ce « jamais vu » annonce probablement des
recompositions politiques inédites mais encore peu lisibles. La
réflexion sur ce qui reste des concepts de gauche et de droite est
engagée.
7
– La Vème République ne peut sortir indemne de cette accélération
politique historique.
8
– Le Front national, largement en-tête dans les intentions de
vote, pourrait, à son tour, connaître un fort recul s'il cesse
d'être considéré comme le recours des déçus et des maltraités.
Les 340 000 euros réclamés par le Parlement européen à Marine le
Pen, pour paiement indu d'assistants parlementaires, la placent au
niveau de François Fillon : celui de l'usurpation de fonds
publics pour rétribuer des tâches non effectuées ou autres que
celles prévues ! Va-t-elle, à son tour être plombée et se
voir tirée vers de plus bas sondages ? Elle n'est pas à l'abri
des jugements définitifs de ceux qui estiment que les élus sont
« tous pourris » !
9
- Les évolutions inachevées se situent « à gauche » :
Benoît Hamon porte la plus lourde charge car il ne peut maintenir
la ligne qui a fait son succès aux primaires sans se démarquer de
la direction du PS associée aux échecs du quinquennat Hollande
qu'il avait dénoncés.
10
– L'influence des sensibilités écologiques rend le divorce entre
Hamon et Mélenchon intenable. Ou bien il ne fallait pas aller si
loin dans cette direction, ou bien il faut y aller jusqu'au bout car,
séparés, les deux « néo-écolos » courent à l'échec
et Jadot avec eux. Et ils le paieraient cher !
11-
Le dégout, la rage et l'espoir se côtoient. Ils alimentent ou bien
l'éloignement de la politique, ou bien le vote FN comme instrument
de la colère politique, ou bien la recherche d'un dépassement
politique (mais où ni la droite traditionnelle ni la gauche formelle
n'ont plus de rôle à jouer!). C'est dire les risques encourus :
l'abandon électoral ou la montée en force du nationalisme ou
l'émergence d'un « printemps français » inattendu et
fragile.
12
– « La politique est trop importante pour la confier à des
politiciens ». Soit. Mais la politique n'est pas non plus un
spectacle ou un match ! Alors ne nous contentons pas d'applaudir
ou de huer. Il est temps pour les spectateurs que nous sommes de
passer sur scène, en acteurs.
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