S'engage,
jusqu'au 17 mars, un deuxième temps intermédiaire mais décisif.
Le
point au 10 février 2017
par
Jean-Pierre Dacheux
Nous
voulons, au cours des mois qui vont continuer de s'écouler, analyser
l'évolution de la situation politique pendant la campagne électorale
qui s'est ouverte depuis la fin 2016. Chaque texte , daté, numéroté
et modifiable, s'ajoute aux précédents présentés sous le même
titre : (« Avec ou sans primaires » puis... « Voici venu
le deuxième temps, intermédiaire et décisif »). Il peut être
contredit, sans doute, parfois, par les événements. Fin mai 2017,
nous regrouperons, en un seul et même document, toutes ces notes,
que nous voudrions utiles pour effectuer cette activité politique
chronologique.
Les
sondages informent les électeurs mais... déforment aussi les
jugements des commentateurs.
Que
croire et qui croire? Aujourd'hui, on nous annonce que monte dans
l'électorat l'exigence de voir François Fillon se retirer. 8 sur 10
de nos concitoyens, selon un sondage Odoxa, relayé par France-info,
n'auraient pas été convaincus par sa défense. Les
trois-quarts des Français (74%) et la moitié des sympathisants de
droite (53%) auraient, désormais une "mauvaise
opinion" de l'ancien Premier ministre. 70% d'entre eux,
(contre 61%, voici une semaine), lui demandent, nous dit-on, de
renoncer à se présenter à l'élection présidentielle.
Si le premier tour avait
lieu dimanche prochain, François Fillon, en ne recueillant que 19%
des voix et arrivant en 3ème position, derrière Marine Le Pen et
Emmanuel Macron, serait éliminé, selon un sondage Harris
Interactive pour France Télévisions, publié jeudi 9 février.
Il nous faut revenir à
ce qu'est un sondage : ce n'est pas une prévision mais une
mesure approchée de l'état de l'opinion à une date donnée. Quand
l'organisme qui recueille les avis des citoyens interrogés travaille
avec sérieux et rigueur, il ne délivre pas LA vérité mais une
information utile. Ne parlons pas des sondages fantaisistes ou
manipulés par les officines des candidats : combien de fois, et
en tous pays, n'a-t-on pas constaté les erreurs des instituts de
sondage, une fois connus les résultats des élections ?
Ce qui peut être retenu,
actuellement, avant que n'aient été enregistrées les
candidatures officielles, sans savoir si François Bayrou sera
candidat, sans être certain que François Fillon pourra se
maintenir, c'est l'ordre dans lequel le sondage de Harris Interactive
place, aujourd'hui, les candidats déclarés : aucun au-dessus
de 25%, deux au-dessus de 20% (Le Pen et Macron), trois entre 10 et
20% (Fillon, Hamon et Mélenchon) et les autres largement sous les 5%
(Jadot, Arthaud, Poutou et Dupont Aignan). Mais la messe n'est pas
dite, non seulement parce que les surprises n'ont jamais été aussi
nombreuses, mais parce que, outre les erreurs possibles des sondeurs,
l'imprévisibilité et la mobilité des électeurs n'ont jamais été
aussi grandes.
Selon le sondage Elabe
pour L'Express et BFMTV, publié le 8 février, l'ordre d'arrivée
était le même, à cette différence près que les deux promus pour
le second tour approcheraient ou dépasseraient un peu les 25%. La
panique s'installe alors au fur et à mesure que Marine le Pen
maintient sa première place dans les sondages. Macron se voit, déjà,
pour la nomenklatura libérale française, investi de la mission de
faire barrage au FN (ce que le même sondage annonce comme probable,
dans le rapport 67%/37%) et ce avant même qu'il ait révélé son
programme !
Restons prudents.
Constatons les tendances mais n'y voyons pas les signes d'un paysage
figé. Depuis le référendum de 2005 qui, lui aussi, avait déjà
surpris les médias, les Français ont une revanche démocratique à
prendre qui, sondages ou pas, risque d'être inattendue.
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