S'engage,
jusqu'au 17 mars, un deuxième temps intermédiaire mais décisif.
Le
point au 19 février 2017
par
Jean-Pierre Dacheux
Nous
voulons, au cours des mois qui vont continuer de s'écouler, analyser
l'évolution de la situation politique pendant la campagne électorale
qui s'est ouverte depuis la fin 2016. Chaque texte, daté, numéroté
et modifiable, s'ajoute aux précédents présentés sous le même
titre : (« Avec ou sans primaires » puis... « Voici venu
le deuxième temps, intermédiaire et décisif »). Il peut être
contredit, sans doute, parfois, par les événements. Fin mai 2017,
nous regrouperons, en un seul et même document, toutes ces notes,
que nous voudrions utiles pour effectuer cette activité politique
chronologique.
Mélenchon
et Hamon rompent les ponts.
La passerelle Jadot n'a pas tenu
longtemps : l'écologie est, certes, dans la politique de
Hamon, et tout autant dans celle de Mélenchon, mais elle ne
peut (elle est apparue trop tard !) constituer le lien et le
liant qui unifieraient ces politiques, car elle n'est pas encore la
politique contenant l'exigence prioritaire devant laquelle chaque
candidat constaterait qu'il est grand temps de s'incliner.
Mélenchon et Hamon pouvaient
s'entendre pour refuser toute alliance avec Macron, mais ils ne
pouvaient se mettre d'accord pour évincer les caciques d'un PS
moribond, mais pas encore dans le « corbillard »...
(comme dit le leader de la France insoumise).
La déception sera grande à
gauche parce qu'un calcul à courte vue, consistant à additionner
les intentions de vote faisait espérer que la gauche, complexe mais
reconstituée, pouvait être présente au second tour de l'élection
présidentielle. Mais était-ce souhaitable tant que les différends
principaux ne sont pas surmontés ? La peur du pire seule
pourrait encore, peut-être, in fine, peu avant le scrutin,
rapprocher des candidats trop engagés pour pouvoir, actuellement,
quitter la voie où ils se sont avancés !
Mieux vaut construire lentement
que de faire monter des illusions ! La campagne présidentielle
peut faire progresser encore la prise de conscience citoyenne, face
aux risques planétaires qu'on ne peut plus dissimuler et auxquels on
ne peut se résigner. Un échec électoral serait moins grave qu'une
déconvenue totale portant sur l'avenir d'une politique en cours de
constitution. On ne mange pas le fruit avant qu'il soit mûr...
Reste à interdire le succès des
pires ennemis de cette politique à venir. Le second tour y peut
suffire sauf si le choix final était à faire entre Le Pen et
Fillon. L'une est la championne du nationalisme, du repli et de la
violence sociale. L'autre est le porte-parole des puissances
d'argent, du conservatisme et des élites de la droite bonapartiste.
On ne peut s'opposer à l'une en adoubant l'autre : entre
l'extrême-droite historique et la droite extrême, entre le
crypto-fascisme et la domination absolue des riches, l'écart n'est
pas suffisamment significatif pour qu'on puisse voter pour « le
moindre mal ». On a déjà « donné », en 2002, et
le quinquennat impuissant de Jacques Chirac n'a pas bénéficié du
soutien de la gauche ayant permis d'écraser la candidature de Le Pen
père.
Les électeurs vont trancher, non
pour le succès mais, pour orienter les législatives à venir, entre
Hamon (qui n'a pu se dégager de l'emprise d'un PS honni) et
Mélenchon (qui réalise une campagne originale et forte mais qui
n'est pas certain de stabiliser certains de ses soutiens, en
particulier le PCF prêt à dévorer le plat de lentilles du PS
« hamonnisé »...).
Les écologistes aussi ont à
faire le tri dans leurs préférences : ainsi, leur opposition au
nucléaire civil et militaire résistera-t-elle à l'appel de
Benoît Hamon qui a tout à gagner s'il récupère quelques points,
dans les sondages, amenés par les ex-Verts ! Le danger constant
que constitue le PS pour la famille des écologistes se représente,
sous un nouveau visage. On ne lâche pas la proie pour l'ombre, en
politique. Si l'on revient à la case départ, l'avancée des idées
écologistes va se trouver, une fois de plus, réduite à peu de
chose, en France !
Il ne manquerait plus que le
fantôme Hollande ne ressurgisse en profitant de la déconfiture de
Fillon, de l'échec de Vals à la primaire, de la fragilité de la
victoire de Hamon au sein d'un PS divisé et des maladresses de
Macron dont les entrechats (un pas à gauche/ deux pas à droite)
commencent à se multiplier... L'hypothèse, heureusement fragile,
reste évoquée par certains socio-libéraux
Ce dimanche 19 février 2017 est
sombre et le printemps politique tarde à réchauffer les attentes du
nombre (croissant!) des victimes de politiques brutales subies depuis
trop longtemps. Attendre, encore attendre, toujours attendre :
attention, l'impatience peut déboucher sur des violences. La
fluidité et l'imprévisibilité de l'électorat ne peut que
continuer à nous réserver des surprises, bonnes ou... mauvaises !
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