Voici que
s'engage, d'ici le 17 mars, un deuxième temps intermédiaire et
décisif.
Le
point au 9 février 2017
par
Jean-Pierre Dacheux
Nous voulons, au cours des mois qui vont continuer de s'écouler, analyser l'évolution de la situation politique pendant la campagne électorale qui s'est ouverte depuis la fin 2016. Chaque texte complémentaire, daté, numéroté et modifiable, s'ajoute aux précédents présentés sous le même titre («... Avec ou sans primaires » puis « ... Après la fin des primaires »). Il peut être contredit, sans doute, parfois, par les événements. Fin mai 2017, nous regrouperons, en un seul et même document, toutes ces notes, que nous voudrions utiles pour effectuer cette activité politique chronologique.
Il n'a jamais,
au cours des campagnes présidentielles, autant été question
d'écologie. Pourquoi ? Sera-ce suffisant ?
Au
cours des présidentielles, en France, l'écologie a commencé, en
1974, avec le verre d'eau, brandi par René Dumont pour sensibiliser
les électeurs aux risques encourus par les humains du fait de leur
dégradation de l'environnement planétaire. Seul Noël Mamère a
réussi, au cours d'une élection présidentielle, en 2002, à faire
franchir à un candidat écologiste la barre des 5% de suffrages
exprimés. L'écologie a, certes, depuis, gagné du terrain dans
l'opinion, mais sans jamais atteindre des scores majoritaires à
l'occasion de consultations nationales. Cependant, « les
Verts », grâce à des scrutins proportionnels, ont obtenu un
nombre honorable de sièges au niveau local ou européen.
En
2017, aucune formation politique ne fait plus silence sur les
questions écologiques. Ce serait électoralement incorrect.
Toutefois, l'écart est considérable entre ceux qui veulent
seulement « faire respecter la nature » et ceux qui
pensent que l'écologie est, au XXIème siècle, au cœur de tout
projet politique. La question a pris une dimension planétaire depuis
que le nouveau président étatsunien, climato-sceptique, s'est dit
prêt à encourager une activité économique intense, aux USA
d'abord, quitte à dégrader les sols, polluer les airs et les eaux
et augmenter les dérèglements climatiques.
Si
les partis politiques sont traversés, enfin, par la problématique
écologique, l'événement, au cours des premières semaines de
campagne, aura été la conversion progressive et définitive des
candidats Jean-Luc Mélenchon, puis Benoît Hamon, qui ont fait mieux
que de s'affirmer écologistes : ils ont inscrit leur engagement
dans une analyse écologique complète de la conjoncture planétaire.
Ils proposent aux électeurs de cesser de penser et d'agir en
séparant l'activité économique ou les relations sociales d'avec
les règnes minéral, végétal et animal de la Terre tout entière.
Un nouveau réalisme se fait ainsi jour et les accusations d'utopie
chutent dès que le réalisme n'est plus qu'un conservatisme (du
reste de plus en plus fragilisé par l'évolution naturelle du monde,
elle-même accélérée par l'action puissante et destructrice de
l'économie libérale).
Car
la mutation de civilisation qui nous emporte et dont les effets
s'accélèrent, fait découvrir aux citoyens qu'il y a
incompatibilité totale entre, d'une part, le capitalisme, lequel
cherche d'abord à produire plus pour profiter davantage et, d'autre
part, le bon équilibre du monde où la très grande majorité des
bientôt huit milliards d'habitants humains souffre de désordres
insensés causant des inégalités abyssales, jamais encore à ce
point constatées et mesurées, au cours de notre Histoire !
Cette
prise de conscience soudaine touche, en priorité, les plus jeunes
qui ne peuvent supporter d'avoir à être sacrifiés sur l'autel de
la fausse croissance ou d'un progrès illusoire, sans pouvoir prendre
en main leurs propres destinées. Que ce mouvement d'idées surgisse
en pleine période électorale influencera partiellement ou
profondément les votes, ce qui est heureux, mais jusqu'à quel
point ? Il est encore trop tôt pour le déchiffrer. On y verra
plus clair à la fin mars.
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