S'engage,
jusqu'au 17 mars, un deuxième temps intermédiaire mais décisif.
Le
point au 17 février 2017
par
Jean-Pierre Dacheux
Nous
voulons, au cours des mois qui vont continuer de s'écouler, analyser
l'évolution de la situation politique pendant la campagne électorale
qui s'est ouverte depuis la fin 2016. Chaque texte, daté, numéroté
et modifiable, s'ajoute aux précédents présentés sous le même
titre : (« Avec ou sans primaires » puis... « Voici venu
le deuxième temps, intermédiaire et décisif »). Il peut être
contredit, sans doute, parfois, par les événements. Fin mai 2017,
nous regrouperons, en un seul et même document, toutes ces notes,
que nous voudrions utiles pour effectuer cette activité politique
chronologique.
Nul
n'est plus assuré de l'emporter. L'inattendu demeure à l'affut.
1
– Fillon fut le premier à croire que l'essentiel était fait.
Cruelle désillusion !
Au soir de la primaire de la
droite et du centre, et une fois, Sarkozy et Juppé éliminés, un
boulevard s'ouvrait devant lui, qu'il soit devant ou derrière Marine
le Pen, au soir du 23 avril. Les sondages le placent à présent, en
3ème position nettement sous la barre des 20%. Pire : sa cote
d'opinions favorables décroît aussi aidant au recul des sondages.
Son électorat potentiel ne se maintient que parce qu'aucun « Plan
B » n'existe. On en est à opposer le verdict des urnes face à
celui des juges, lesquels n'ont pas renoncé... En bref, après les
99% de chances d'être élu, François Fillon compte sur un miracle
pour l'être. Et ce n'est pas fini.
2
– Marine Le Pen caracole en tête des sondages. Elle n'en est pas
moins fragilisée !
Jusqu'alors, elle devait craindre
un second tour du type de celui de 2002 (Tous contre Le Pen). Mais ne
voila-t-il pas qu'elle se « fillonnise » avec des
affaires d'emplois fictifs pour ses assistants parlementaires
européens ? Elle avait cru pouvoir traiter par le mépris et le
silence cette accusation. Erreur ! Il va lui falloir rembourser
des sommes mal utilisées ou bien voir lourdement taxée son
indemnité. Cette casserole restera accrochée à ses basques
jusqu'au jour du scrutin. Ses vociférations n'y changeront rien...
La voici, elle aussi plombée. Pas en chute libre mais coupée dans
l'élan dont elle a besoin pour s'élever au-dessus de la barre des
30% (en-dessous, elle sera à coup sûr, battue).
3
-Emmanuel Macron profite-t-il des difficultés de ses rivaux
principaux ? Ce n'est plus sûr.
Quand on ne dit rien d'autre que
des généralités, on ne risque pas de se voir trop visé, mais
quand on commence à s'avancer, en même temps sur les terrains de la
gauche et de la droite pour donner des gages aux électeurs des deux
camps, on doit s'attendre à recevoir des coups multiples. Et c'est
ce qui a commencé à se produire. Parler (maladroitement) du
colonialisme comme crime contre l'humanité, puis se lancer dans une
diatribe contre les délinquants au nom d'un conception répressive
de l'ordre public, c'est se mettre à dos les militants les plus
opposés. Cela va lui coûter cher. Il lui sera désormais difficile
de se mettre à égale distance d'une droite et d'une gauche qui ne
se reconnaîtront plus en lui. Et voici la troisième « victime »
d'une campagne non maîtrisable...
4
– Alors ? Est-ce une opportunité heureuse pour les candidats
Hamon ou Mélenchon ? Non !
Il ne suffit pas de calculer
qu'une alliance peut, théoriquement, hisser les sondages au plus
haut niveau ! Hamon est prisonnier d'un PS dont il ne peut se
couper et qui lui impose des compromis qui vont ruiner sa popularité.
Mélenchon, en dépit de son
brio, de son courage et de sa clarté est un candidat qui demeure
isolé. Quant à Jadot, prêt à se sacrifier sur l'autel
d'une unité fondée sur l'écologie, enfin considérée comme
essentielle à toutes les politiques, que peut-il face à ses
partenaires du moment ? Sa seule chance serait - on peut rêver
– soit d'être celui sur lequel les deux inconciliables
décideraient, pour ne pas perdre la face, de faire leur porte-parole
dans l'attente de la révision constitutionnelle ouvrant sur la VI
ème République, soit... d'être tiré au sort ! Qui va oser
rompre et briser les ultimes espérances de ce qui reste
d'authentique dans une gauche à la dérive ? Cruelle
situation...
5
– Qui pourrait encore surgir et profiter des incertitudes violentes
du moment ? Bayrou ?
Un seul nom apparaît, en effet,
celui de François Bayrou. Une quatrième candidature peut-elle être
cette fois la bonne ? On voit mal le maire de Pau déclencher un
enthousiasme qui le juche au-dessus de ses rivaux déconfits. Le
comble est que ce n'est même pas impensable. Il lui faudrait créer
un espace, en peu de temps, qui ne se situe pas au centre, « entre »
la gauche et la droite, mais « au-dessus » de la droite
et de la gauche telles que les Français les connaissent. C'est un
peu la quadrature du cercle pour un homme politique dont la carrière
aura été celle d'un homme cultivé et modéré mais encore marqué
au...centre droit.
En
conclusion, le paysage politique est aussi bouché qu'ouvert. Il est,
de surcroît, mouvant ! On n'a jamais connu une élection
présidentielle se présentant de façon aussi incertaine. Parmi les
clefs explicatives, on peut, avec prudence, avancer qu'est venu le
temps de changer de République, que le personnel politique, usé et
déconsidéré, est à remplacer, que les idées écologiques, qui
ont fait leur chemin, longtemps repoussées, sont devenues
incontournables mais cela n'ouvre pas toutes les portes.
Le
pire et le meilleur sont encore au seuil de notre démocratie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
N'hésitez pas à poster un commentaire.