• Avec
l'écologie écosophique, changer totalement de regard sur la
politique.
• En
finir avec les partis qui font obstacle à la prise de conscience
politique.
• S'écarter
des élections tant qu'elles ne sont qu'un choix entre des élites
préfabriquées.
L'écologie
est une science, une science humaine autant qu'une science de la
nature.
Elle
concerne la totalité des relations de l'espèce humaine avec
l'ensemble de son environnement.
L'homme
s'y inscrit dans le règne global et total de l'animal, du végétal,
et du minéral.
L'écologie
ne saurait être partielle ou partiale et, de ce fait, ne peut
faire... « partie d'un parti ».
Depuis
Simone Weil, nous savions qu'au sein d'un parti on perd le pouvoir de
penser1.
Avec
Félix Guattari, évoquant « les trois registres de
l'écologie », nous abordons l'écosophie2
Eco,
pour le philosophe, « doit être entendu dans son acception
grecque originaire : oïkos. »3
C'est-à-dire
maison, bien domestique, habitat, milieu naturel, bref le tout de ce
qui nous entoure.
On
ne saurait manquer de faire le rapprochement avec « la maison
commune4 »
du pape François !
Nous
vivons, écrit Edgar Morin5,
dans une époque de désert de la pensée, où les partis n’ont
aucune vraie vision de l’ampleur et de la complexité du problème de ce temps,
où ils perdent de vue l’intérêt de ce que le pape François,
dans une formule reprise de Mikhaïl
Gorbatchev,
appelle « la maison commune »6.
La
« Maison commune européenne » de Mikhaïl
Gorbatchev était trop petite.
La
maison commune ne peut qu'être planétaire ; c'est la maison de
tous les humains.
Penser
politique va au-delà des préoccupations partidaires et même
nationales.
La Terre Mère, Gaïa, qui souffre, se vengera-t-elle de notre développement dévastateur ?
Jean
Malaurie le craint mais ne le croit pas, puisqu'il en appelle à
notre conscience écologique7.
La
conversion (« le retour au plus profond de son être »)
conduit, dit-il, à vivre une révolution.
Écologie
et politique, sous cet éclairage, ne sont plus que l'envers et
l'endroit d'une même médaille.
Écologie et économie sont aussi les deux faces d’un même objet politique.
Notre en-commun
social, l’économie, n’a point d’existence apolitique.
L’écologie non plus.
Attention
cependant, l’écologie, même sans parti, n’appartient pas aux
seuls écologistes.
Elle
déborde les appartenances, mais il est faux de dire qu’elle n’est
ni de droite ni de gauche.
C’est
un paradigme, un repère essentiel à partir duquel toute politique
désormais se pause.
L’écologie
n’est plus une dimension de la politique ; c’est la
politique elle-même.
La
gestion de la maison commune est incompatible avec le capitalisme. Et
ne peut être à droite.
Alors,
est-elle à gauche, pour peu que la gauche soit anticapitaliste ?
Et bien non !
Cela
n’a plus grand-chose à voir avec les Verts ou les Rouges. Qu'ils
s’en saisissent, tant mieux. Qu’ils puissent l’accaparer,
sûrement pas. L’économie démocratique, c'est-à-dire l’activité
productive qui échappe aux oligarchies fait partie de cette
écosophie qui naît et va s'offrir à tous.
Le
rejet du productivisme, l’acceptation d’une décroissance
sélective sont devenues indispensables. Et, comme le démontrait
André Gorz, l’économie écologique est coopérative autant que
distributive.
Mais on en est loin encore !
Mais on en est loin encore !
Une
rupture politique accompagne l’engagement écologique : elle
est plus qu’un choix d’idées. C'est un choix de vie où tout
passe (consommation, communication, habitat, énergies,
transports,...) C'est cette révolution comportementale, autant que
philosophique, que Félix Guattari appelait l'écosophie.
René
Dumont8
donnait à choisir entre l’utopie (l'écologie) ou la mort (la
fin de l'espèce humaine)9.
Ce
n'est plus l'Afrique noire qui est mal partie, c'est la planète tout
entière...
L’utopie
n'est pas une alternative ; elle devient vitale ; elle a
donc cessé d’être utopique.
JPDacheux
- 24.08.16
1 Simone
Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques,
Berg international, 2013, 45 p., 6 €.
2 Félix
Guattari, Les trois écologies,
édition Galilée, 1989, 73 pages.
3 Félix
Guattari, op. cit., p.49
(note de bas de page).
4 Pape
François, Lettre encyclique Laudato Si’, sur la sauvegarde de
la Maison commune, 24 mai 2015.
7 Jean
Malaurie, Terre Mère, CNRS
éditions, 2008, 62 p., 4€.
9 René
Dumont, L'utopie ou la mort, éditions
du Seuil, 1974.
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