Je
vous l'accorde, le mot n'est pas très correct, mais trouvez en un
autre … il sera encore plus trivial.
J'ai cherché quelques
mots plus corrects : désordre, bric-à-brac, pagaille, bastringue, bazar, chaos, fouillis mais aucun ne
s'applique vraiment à la situation politique dans laquelle se trouve
notre pauvre pays.
La
crise gravissime que traverse la droite française - mais aussi le
socialisme - est le révélateur du déficit démocratique de notre
système politique.
Une
situation lamentable, inimaginable, que l'on croyait réservée aux
républiques bananières. Le monde nous montre du doigt, se
demandant, comme nous d'ailleurs, si nous pouvons descendre encore
plus bas et comment nous allons en sortir.
Bien
sûr, que les hommes y sont pour quelque chose, avec leur ego
surdimensionné, leur narcissisme congénital, et leur goût immodéré
du fric.
Mais,
à bien y réfléchir, le système, lui-aussi, n'est pas étranger à
cette situation.
Depuis
1962, quelques uns, qui ont eu par la suite les moyens de modifier le
système, tout en en profitant honteusement, nous avaient mis en
garde contre la présidentialisation du régime et les dérives
possibles de confier le destin de la nation à un seul homme. Au
contraire, des retouches constitutionnelles ont été décidées -
quinquennat, modification du planning électoral - qui ont
accentué la maladie chronique de la 5ème République et
la déliquescence du pouvoir politique.
Pourtant,
l’élection présidentielle française au suffrage universel direct
est généralement défendue en raison de son caractère prétendument
démocratique. Rien n'est plus faux.
La
rencontre entre un homme et le peuple, nous vend-on ! C'est une
duperie absolue car le locataire de l'Elysée est particulièrement
éloigné du peuple. Dans la réalité, le Président est chef de
TOUT : de l'État, du gouvernement, du parti majoritaire. C'est
un monarque qui régit les moindres détails de la vie
gouvernementale, parlementaire et partisane.
Aujourd’hui,
élire le Président au
suffrage universel direct n'a plus de sens - si cela en a eu un - mais cette question, rarement évoquée dans les
médias, semble taboue.
Je
suis convaincu que c'est cette élection qui pose problème …
Le
résultat de ce système politique est le bipartisme permanent dont
on ne peut pas sortir. Chacun des partis dits « de gouvernement »
se partagent le pouvoir - à toi, à moi - pour faire, depuis 50
ans, à quelques détails près, la même politique.
Comme
dans le sport, l'électeur se trouve face à des écuries
présidentielles dans laquelle il a « droit » de choisir
un champion lors d'une primaire qui semble jouée d'avance ; une
sorte de télé réalité : « l'amour est dans l'élection ! » complètement artificielle. On lance des candidats, rodés à la
« communication » comme on lance un produit de lessive
avec la complicité de nombreux journalistes serviles et du système
médiatique aux mains de la grande finance.
N'oublions
surtout pas que, dans notre pays, neuf milliardaires possèdent la
quasi-totalité des organes de presse,
Les
électeurs, dépolitisés, ne votent plus pour un projet de société
ou pour un programme mais pour un homme ; ils
votent plutôt, d'ailleurs, par défaut, c'est à dire contre un autre homme : « tout,
mais pas celui-là ! »
D'élections
en élections, on note un désintéressement notable pour la chose
publique et une augmentation de l'abstention. Elle devient un choix
délibéré toutes catégories sociales confondues : pauvres, riches mais
aussi diplômés et politisés. L’abstention devient un choix
politique et une façon d'exprimer son avis.
De
nombreux pays connaissent une désaffection pour la politique, mais
la France détient le ruban bleu. La 5ème République
creuset de la pratique du pouvoir personnel et d'une politique trop
souvent immorale et corrompue a provoqué une fracture profonde entre
le personnel politique et les Français.
Il
est URGENT de rendre le pouvoir au citoyen pour redonner du sens à
notre démocratie.
Le Président doit être désigné par un nouveau
collège électoral.
Le mode de scrutin des élections
législatives doit être revu pour permettre de prendre en compte la
diversité d’opinions, d’idées et d’aspirations de nos
concitoyens et (re)donner le pouvoir législatif à l'Assemblée
Nationale qui lui a été confisqué depuis un demi siècle.
Il
faut rapidement sortir du carcan de la 5ème République.
Jean-Claude VITRAN et Jean-Pierre DACHEUX
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