On lit souvent que le capitalisme est malade, qu'il est moribond, qu'il va mourir.
Je
pense que, bien au contraire, il est en parfaite santé et qu'il ne
s'est jamais porté aussi bien.
Il
suffit pour s'en convaincre de regarder la forme florissante de ceux
qui en profitent. Ils n'ont jamais été aussi riches, et leurs
avoirs grossissent de manière exponentielle à chaque seconde.
Les
transactions financières sont tellement importantes que de nouvelles
monnaies ont été inventées pour éviter de donner le vertige aux
esclaves qui n'en jouissent pas.
Un
seul exemple pitoyable, la transaction de Neymar entre le Barça et
le PSG : 220.000 .000 € pour un salaire annuel de
30.000.000 € soit 2.500.000 € mensuel à comparer avec le salaire
moyen1
mensuel d'un employé français : 1.700 €. Le footeux tape
dans un ballon pour 1470 salaires moyens.
L'argent
coule à flot, mais cette démesure, cette obscénité n'a pas l'air
d'interpeller l'opinion publique qui semble subjuguée par des choses
aussi insignifiantes qu'un numéro 10.
Le
capitalisme, système ultime de l’économie de marché2
associée à la confiscation des terres et des moyens de production,
c'est l'accumulation de richesses. Ce n'est pas nouveau, c'est
certainement, même, consubstantiel à l'homme et aussi vieux que son
apparition sur la terre.
Plus
près de nous, vers 350 avant notre ère, Aristote3
dénonçait déjà l'accumulation des richesses chez ses
contemporains.
Les
procédés se sont modernisés, mais l'aboutissement reste le même
et il n'a jamais été aussi triomphant.
Ce
n'est pas le capitalisme qui est en crise, c'est le système
sociétal.
Faute
d'un système de substitution, il n'a jamais été aussi fort ;
quand il se grippe, il fait appel à la poche des prolétaires4
qui abusés par le syndrome TINA et le langage libéral succombent.
On peut d'ailleurs, légitimement, s'interroger si ce n'est pas au
travers des crises qu'il se renforce.
En
effet, s'il est fiévreux, tous les gouvernements, tous les
organismes internationaux se penchent à son chevet pour le doper,
pour le perfuser avec le sang des volontaires désignés d'office et
faire repartir de plus belle la machine à profits et à privilèges
en oubliant toutes les belles promesses.
Édifier
sur du virtuel, il n'endosse jamais de responsabilités, s'il est
malade, c'est par la faute des politiques qui alors servent de
fusibles. Pour s'en convaincre, il suffit d’écouter le propos de
Pierre Gattaz qui réunit actuellement les chefs d'entreprise à
l'université d'été du Medef. Le patron des patrons français en
appelle à la responsabilité du président Macron de ne pas reculer
devant l'opinion sur la réforme du Code du travail. Par ailleurs
comme le capitalisme s'est mondialisé, il est transpolitique, il
s’accommode aussi bien des démocraties que de la pire des
dictatures.
Il
ne connaît aucun sentiment aucune vertu, l'humanisme lui est
complètement étranger ; pour le capitalisme, seul compte
l’arithmétique : addition, multiplication mais aussi division
pour mieux dominer et le mot « partage » le fait hurler
de fureur. Il a d'ailleurs réussi à pervertir ceux qui oublient
qu'ils ont été miséreux et ne veulent plus partager, répétant
cette triste litanie : « s'ils
sont pauvres c'est de leur faute ! ».
En
dernier ressort, il lui reste un chantage monstrueux : la
guerre.
La
guerre comme moyen d'aplanir les résistances, de faire courber
l'échine aux plus récalcitrants, et comme variable d'ajustement au
problème démographique mondial. Tous les plus fallacieux prétextes
sont alors bons pour entraîner la populace à en découdre.
Le
capitalisme sortira encore vainqueur, et la masse passive, comme un
seul homme « retroussera ses manches » pour recommencer
un nouveau cycle de servitude.
Seul
un grand idéal humaniste, une utopie pourrait avoir raison du
capitalisme, mais pour réussir, cette utopie doit commencer par
changer l'homme.
Jean-Claude VITRAN
1 https://www.toutsurmesfinances.com/argent/a/salaire-median-salaire-moyen-en-france-montant-brut-et-net-evolution
2 L'économie
de marché est un système économique qui consiste à prendre les
décisions en fonction de l'offre et de la demande dans le cadre
d'un marché libre, afin de générer de la valeur ajoutée.
3 La chrématistique
est
une notion créée par Aristote pour décrire la pratique visant à
l'accumulation de moyens d'acquisition en général, plus
particulièrement de celui qui accumule la monnaie pour elle-même
et non en vue d'une fin autre que son plaisir personnel.
4 Le
prolétaire ne possède ni capital ni moyens de production et doit
donc, pour subvenir à ses besoins, avoir recours au travail
salarié. Le prolétariat ne se réduit donc pas au stéréotype de
l'ouvrier en blouse bleue ni du travailleur souillé des mines, mais
recouvre l'ensemble des êtres humains qui doivent se soumettre à
un travail salarié, quel que soit leur niveau de vie et le niveau
de leur salaire. (Wikipédia)
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