Vers
le scrutin présidentiel des 23 avril et 7 mai 2017
Le
point au 12 décembre 2016,
par
Jean-Pierre
Dacheux
Nous
allons, au cours des mois qui viennent, analyser l'évolution de la
situation politique au cours de la campagne électorale qui s'est
ouverte. Le présent texte, daté et modifiable, servira d'outil pour
effectuer cette activité politique chronologique.
François
Hollande a donc renoncé, le 1er décembre 2016, à être, de
nouveau, candidat à la présidence de la République française.
Cette décision a ouvert un espace politique nouveau. La compétition
électorale qui s'engage sera, à la fois, rude et imprévisible. Dès
les primaires, on a pu s'en rendre immédiatement compte mais, hors
de ces primaires, « ça bouge » aussi et de façon
tumultueuse.
1
– La « primaire écologiste ».
Les
19 octobre et 6 novembre 2016 s'est
tenue, par correspondance,
« la
primaire organisée par Europe Écologie les Verts » (EELV).
Surprise : Cécile Duflot y fut éliminée dès le
premier tour, tout comme Karima Delli. Yannick Jadot l'emporta sur
Michèle Rivasi au deuxième tour. J'ai participé à cette
consultation et j'avais choisi, à chaque fois, Michèle Rivasi dont
l'engagement écologiste constant et non ambigu me semblait plus
proche de la « politique écologique » que de
« l'écologie politique » (selon moi, l'écologie fait
partie intégrante de la politique et en constitue le cœur pour tous
les citoyens ; l'écologie n'est pas une partie de la politique
ou une politique à part, encore moins une politique de parti).
2 –
La « primaire de la droite et du centre ».
Les
20 et 27 novembre 2016, s'est
déroulée « la primaire de la
droite et du centre ». Elle
visait à désigner le candidat des « Républicains » à
la Présidence de la République, en avril et en mai 2017.
Des électeurs « de
gauche », qui cherchaient à éliminer Nicolas Sarkozy,
auraient participé à cette élection partielle ayant concerné
environ 10% des électeurs inscrits. Je n'étais pas de cette
manœuvre incertaine et moralement discutable.
Impossible, pour moi, en
effet, de signer un document d'accès aux bureaux de vote qui était
ainsi formulé : « Je partage les valeurs républicaines de
la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de
réussir le redressement de la France. ». Les
valeurs républicaines ne sont ni de droite ni du centre mais à la
France tout entière et bien au delà ! L'appropriation de la
République par un parti (« les Républicains ») est, du
reste, inacceptable. La République est un concept global qui
intéresse tous les citoyens qui le font leur, et pas une partie
d'entre eux !
Les
enseignements à retirer de ce scrutin ont été nets et rudes :
•
Nicolas Sarkozy a été sorti de la compétition, par son propre
camp, dès le premier tour.
•
Alain Juppé, candidat compatible avec le centre, soutenu par
François Bayrou, fut sorti lui aussi.
•
La droitisation s'est accentuée avec la victoire, sans appel, de
François Fillon ultra-libéral.
3
– Les candidatures de droite hors primaires
Tout
n'est pourtant pas dit à droite, avec les candidatures, hors
primaires, de Nicolas Dupont Aignan, Michèle Alliot-Marie ou Jean
Lassalle. Après l'échec d'Alain Juppé, il n'est pas impossible que
François Bayrou se porte aussi candidat. Enfin, le virage à droite
de Macron lui rendait impossible de se porter candidat lors de la
primaire organisée par le PS ; il devient ainsi le cinquième
candidat hors primaires rival de François Fillon.
Il
se peut qu'il y en ait d'autres, tels que François
Asselineau. (Union
populaire républicaine),
Jacques
Cheminade.
(Solidarité et Progrès),
Rama
Yade (la France
qui ose)...,
mais aussi des candidats parfois inclassables ou fantaisistes tels
que : Jean-Pierre Gorges (maire de Chartres, député Les
Républicains),
Denis Payre, (président
du mouvement "Nous citoyens"),
Joël Vallée, indépendant de droite (originaire de la Sarthe...!),
Alexandre Jardin (mouvement Bleu,
blanc, zèbre),
Sylvain Durif le candidat antitoutiste, (dit « le
Grand Monarque »!),
Michel Bourgeois (Réinventons
la France), le
Général Didier Tauzin (Rebâtir
la France).
Il en est, ainsi, beaucoup qui se croient appelés avant d'avoir à
constater qu'ils ne pourront être élus ni même candidats...! !
Le
répertoire des candidatures déclarées
(http://candidat-2017.fr/candidats.php)
est
intéressant à consulter.
Ce prurit présidentialiste est tout de même à prendre en
considération comme révélateur d'un désarroi politique de plus en
plus étendu et d'une quête éperdue et vaine du pouvoir.
En
tout cas, la dispersion à droite n'a pas été évitée par le
recours aux primaires.
4
– La « primaire de la belle alliance populaire » (sic
!)
Jusqu'au
15 décembre 2016 vont
se faire connaître les candidats « de gauche » (ils ne
le sont pas tous !) qui entrent dans la primaire organisée par le
PS. Le retrait de François Hollande a ouvert les vannes et les
appétits. Neuf candidats
se sont déjà déclarés ou sont susceptibles « d'y aller » :
Benoit Hamont, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg et Manuel Valls.
Mais
aussi : Jean-Luc
Bennahmias, Gérard Filoche, Pierre Larrouturou, François de Rugy,
Bastien Faudot (MRC), Sylvia Pinel (PRG). Et, là encore, tout n'est
peut-être pas dit.
La
dispersion est telle qu'il faudra, sans doute resserrer le jeu, mais
comment faire ? Le PS a-t-il, à présent, l'autorité politique
pour limiter les candidatures ?
Les
deux tours de ces primaires auront lieu les
22 et 29 janvier 2017.
Je
participerai sans doute à cette primaire, non parce que j'y
effectuerais mon choix mais pour contribuer à mettre en minorité
les candidats libéraux camouflés en socialistes
5 - Les
candidatures de gauche hors primaires
Il
faut compter encore avec les candidat déjà engagés et qui ne
veulent pas concourir au sein de des primaires organisées par le PS.
Nathalie
Arthaud (Lutte
ouvrière),
Jean-Luc Mélenchon (La
France
insoumise,
soutenu par le Parti communiste français), et Philippe Poutou
(Nouveau
Parti anticapitaliste)
sont déjà sur les rangs.
Nul
doute que de nouveaux noms surgissent dans cette gauche elle aussi
dispersée. On n'y verra clair qu'une fois annoncée, par le Conseil
constitutionnel, la liste de candidatures officielles.
6
- Les candidatures de l'extrême droite.
On
pourrait y placer François Fillon, à en juger par son programme !
Admettons que tous ceux qui ont voté pour le désigner ne sont pas
des ultra-libéraux (au point de vue économique) et des
réactionnaires (au point de vue sociétal). Le candidat du parti
« Les
Républicains »
n'est que le plus proche du Front
national
mais il s'en distingue.
Reste
Marine Le Pen qui n'a eu besoin d'aucune primaire pour
s'auto-désigner, dès le 8 février 2016, et qui a été la
première, et longtemps la seule, à convoiter l'électorat des
« anti-système » qui ont propulsé le FN au premier
rang, lors des élections régionales. Rien n'est acquis pour elle et
elle peut se retrouver à la première, la seconde, ou la troisième
place, le 23 avril prochain.
Henri
de Lesquen (président de Radio Courtoisie),
à droite de l'extrême droite, se porte candidat, à son tour. Comme
quoi on peut toujours trouver plus extrême que les extrêmes...
7
- Conclusion provisoire :
La
multiplicité des candidatures rend tout pronostic incertain. Ce qui
est sûr, par contre, c'est que tous les candidats n'obtiendront pas
les parrainages nécessaires, tant pour la primaire PS (appelons-la
par son nom), que pour les candidats qualifiés d'indépendants.
Certains resteront hors du champ électoral, dès le 15 décembre,
d'autres n'auront pas rassemblé les 500 parrainages avant la date
fatidique du 17 mars 2017. (La liste définitive de l’ensemble des
candidats et des « parrains », arrêtée par le Conseil
constitutionnel huit jours au moins avant le premier tour du scrutin,
sera publiée sur le site internet du Conseil constitutionnel).
Ce
qui apparaît évident c'est que cette élection perturbe le
fonctionnement démocratique de la République française et c'est ce
que le suivi de la campagne ne va cesser de révéler.
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