Washington
décide de fermer une vingtaine de représentations diplomatiques
suite à des messages émanant de responsables haut placés
d'Al-Qaïda qui auraient été captés par la « surveillance » étasunienne. La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont imité les
USA en fermant leurs ambassades au Yémen.
Des
officiels américains se sont bousculés sur les médias US pour
dénoncer les menaces d'attentats.
Le président
de la Commission de la sécurité intérieure de la Chambre des
représentants affirme : « Un attentat semble imminent /.../. C'est une des menaces les plus crédibles et les plus précises
que j'ai vues depuis le 11 Septembre », suivi
du général Martin Dempsey, le chef d'état-major américain : « Il
y a un flot significatif évoquant des menaces et c'est à cela que
nous réagissons /.../ La cible exacte n'est pas connue, mais l'intention est claire ». Dutch Ruppersberg, membre de la
Commission sur le renseignement de la Chambre renchérit : « nous avons
reçu des informations sur le fait que des membres haut placés
d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique évoquent un attentat
majeur ». Peter King, enfin, lui aussi membre de la Commission du
renseignement de la Chambre des représentants, a souligné
que les renseignements évoquaient « le fait que ça doit
être un attentat énorme, et quelques dates ont été citées aussi /.../ Nous pensons que cela va le plus probablement se passer au
Moyen-Orient ou autour d'une ambassade, mais il n'y a aucune
garantie ». Quelques
autres personnalités se sont aussi exprimés à ce sujet.
Comme on pouvait s'y attendre, la NSA fait l'éloge de ses systèmes de surveillance qui lui auraient permis d'intercepter les messages en question. (voir : http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/08/05/fermeture-d-ambassades-le-programme-de-la-nsa-prouve-sa-valeur_3457701_3222.html)
Cela fait beaucoup de monde pour s'exprimer sur ce sujet, trop de monde nous semble-t-il !
Comme on pouvait s'y attendre, la NSA fait l'éloge de ses systèmes de surveillance qui lui auraient permis d'intercepter les messages en question. (voir : http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/08/05/fermeture-d-ambassades-le-programme-de-la-nsa-prouve-sa-valeur_3457701_3222.html)
Cela fait beaucoup de monde pour s'exprimer sur ce sujet, trop de monde nous semble-t-il !
Le
plus pénible, en pareils cas, c'est que rien ne nous permet de savoir
si les projets d'attentats sont avérés ou sont le résultat de la
paranoïa des services de renseignements et des manipulations des
gouvernements occidentaux.
Rappelons nous, comment
le Général Colin Powell, déclarant, à la tribune de l'ONU, la main
sur le coeur, que Sadam Hussein détenait des armes nucléaires, nous
a trompé, alors que tous les services de renseignements occidentaux
étaient sûrs du contraire. Il est de notre responsabilité qu'aucun
de ces menteurs n'ait jamais été poursuivis, y compris Tony Blair.
Grâce au courage
d'Edward Snowden, nous savons, aujourd'hui, qu'au lieu de revoir la
politique de son prédécesseur Georges W. Bush, le président des
Etats-Unis, Barak Obama, a renforcé les systèmes de surveillance
de l'ensemble des communications mondiales.
D'abord le système PRISM
qui permet d'accéder à nos données à partir des serveurs Web,
ensuite XKeyscore, un programme secret de surveillance d'internet qui
permet de suivre "à peu près tout ce qu'un utilisateur lambda"
fait sur le réseau, et, aujourd'hui, on apprend, toujours à partir
des mêmes sources, que le FBI est capable d’activer à
distance les micros des smartphones Android et des PC pour
enregistrer les conversations des utilisateurs.
En France, malgré le mutisme du gouvernement, nous savons, comme l'a confirmé le journal Le Monde dans son édition du 4 juillet 2013, que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et six autres services de renseignement espionnent, illégalement, la totalité de nos communications. L'ensemble de nos mails, de nos SMS, des relevés d'appels téléphoniques, des accès aux réseaux sociaux sont stockés pendant des années.
En France, malgré le mutisme du gouvernement, nous savons, comme l'a confirmé le journal Le Monde dans son édition du 4 juillet 2013, que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et six autres services de renseignement espionnent, illégalement, la totalité de nos communications. L'ensemble de nos mails, de nos SMS, des relevés d'appels téléphoniques, des accès aux réseaux sociaux sont stockés pendant des années.
Si ce
n'était pas dramatique, cela pourrait être drôle de penser que les
« terroristes » n'ont même plus besoin de mettre leur
menace à exécution pour déstabiliser l'ensemble du monde
occidental. Colosse au pied d'argile, le modèle capitaliste ne sait
vivre que dans une concurrence qui crée l'hostilité et
l'agressivité. Il y a quelques décennies, on agitait le spectre du bloc
communiste, et maintenant celui d'une mouvance pseudo religieuse
qui menacerait notre système démocratique, lequel se cherche encore.
Nous nous
garderons bien de confirmer ou d'infirmer la véracité des
allégations des services de renseignements occidentaux, mais cette
alerte nous semble tomber à pic et bien à propos pour justifier des
systèmes de surveillance mis en place dans la plus grande opacité
et pour voler au secours des gouvernants qui peuvent ainsi affirmer
qu'il s'agit de décisions destinées avant tout à garantir la
sécurité des citoyens.
Il nous
semble important de rappeler les propos de Benjamin Franklin, l'un
des « pères fondateurs des États-Unis », co-rédacteur,
avec Thomas Jefferson, de la Déclaration
d'indépendance des États-Unis de 1776 : « Un peuple prêt à sacrifier un peu de
liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et
finit par perdre les deux. »
Comme
il a toujours raison !
Par
nos peurs irraisonnées, aggravées par les discours sécuritaires
des pouvoirs politique, financier et industriel nous participons à
la construction d'une société de contrainte qui réduit nos
libertés.
Tous
surveillés, nous sommes tous complices !
Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux
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