Serions-nous devenus "écolosceptiques", sourds et aveugles, ou simplement résignés face aux menaces qui pèsent sur notre destinée planétaire ? Un rappel brutal nous invite à comprendre que nous ne pourrons longtemps encore vivre comme si la terre était inépuisable !
Aujourd’hui, 20 août, est, en effet, un jour triste et solennel : c’est l’ « Earth Overshoot Day », littéralement « le Jour du Dépassement Planétaire ». Cette date symbolique signifie qu'entre le 1er janvier et le 20 août 2013, l'humanité a consommé toutes les ressources naturelles que la terre pouvait produire en un an. Nous sommes, à présent, en déficit écologique. En seulement 8 mois, les habitants de la planète ont, ensemble, épuisé les ressources que celle-ci est capable de produire en un an.
Aujourd’hui, 20 août, est, en effet, un jour triste et solennel : c’est l’ « Earth Overshoot Day », littéralement « le Jour du Dépassement Planétaire ». Cette date symbolique signifie qu'entre le 1er janvier et le 20 août 2013, l'humanité a consommé toutes les ressources naturelles que la terre pouvait produire en un an. Nous sommes, à présent, en déficit écologique. En seulement 8 mois, les habitants de la planète ont, ensemble, épuisé les ressources que celle-ci est capable de produire en un an.
Tous les ans, l'ONG Global Footprint Network calcule le « jour du dépassement »
: le jour où la consommation en ressources naturelles de l'humanité
dépasse ce que la planète est capable de produire en un an. Cette date symbolise ainsi un budget disponible épuisé pour l’année.
Le premier dépassement est intervenu en 1970. Depuis, la date
se fait chaque fois plus précoce, marquant une accélération importante
du processus de dégradation de notre planète. Les humains ont mesuré ce plafond pour la première fois le 19 décembre 1987. L'Overshoot Day était tombé, en 2000, un 8 octobre et en 2009, un 7 septembre.
Pendant très longtemps la nature a été capable de se régénérer et de
compenser la consommation de l’homme : sa biocapacité restait intacte. Mais depuis environ 30 ans, un seuil critique a été franchi. La consommation
de l’homme dépasse désormais ce que la nature est en capacité de fournir
en une année en terme de recyclage du CO2 libéré et de production de
nouvelles matières premières. L'humanité vit au-dessus de ses moyens.
A partir d'aujourd'hui, et jusqu'à la fin de l'année, l’homme va
répondre à ses besoins en épuisant des stocks des ressources naturelles
et en accumulant des gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
Il faudrait
1,5 Terre pour répondre aux besoins d'une population humaine
toujours croissante. Et si nous continuons ainsi, nous aurons besoin,
bien avant la moitié de ce siècle, de 2 planètes ! Aujourd’hui, plus de 80 % de la population mondiale vit dans des pays
qui utilisent plus de ressources que ce que permettent les écosystèmes
de leur territoire national. On les appelle les pays « débiteurs
écologiques ». Ces pays détruisent soit leurs propres ressources
naturelles soit celles des autres.
La plus grosse empreinte écologique est à mettre sur le compte
du Qatar. Si tout le monde vivait comme les Qataris, 6,6 planètes
seraient nécessaires. Viennent ensuite le Koweït et les Émirats
Arabes Unis. Évidemment pas tous les habitants de ces États du Golfe qui
sont des étrangers au pays super exploités... Le Danemark occupe la
quatrième place, talonné par les États-Unis, dont la consommation équivaut à quatre planètes par
an. L'Afghanistan, le Timor-Oriental et la Palestine ferment la
marche avec 0,3 planète et moins.
Autre mode de calcul appliqué aux surfaces de chaque pays : parmi les pays "débiteurs écologiques", le Japon, par exemple, a besoin de plus de "7,1 Japon" pour subvenir aux besoins de ses habitants et le Qatar, encore, 5,7 fois sa superficie. La France consomme, elle, l'équivalent de 1,6 France par année.
Autre mode de calcul appliqué aux surfaces de chaque pays : parmi les pays "débiteurs écologiques", le Japon, par exemple, a besoin de plus de "7,1 Japon" pour subvenir aux besoins de ses habitants et le Qatar, encore, 5,7 fois sa superficie. La France consomme, elle, l'équivalent de 1,6 France par année.
Nous ne pouvons plus continuer à creuser cette dette écologique. De nombreuses solutions sont disponibles et permettent de s’attaquer au problème : énergies renouvelables, aménagement urbain, éco-constructions, réforme fiscale écologique, régimes alimentaires moins riches en viande, prise en compte du cycle de vie des produits, etc . Nous avons encore le choix. Pour combien de temps encore ?
Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran
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