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mardi 17 décembre 2024

ET SI ON ETAIT EN FIN DE REGIME ?

 

La période que nous vivons ressemble fort à la fin de l'année 1958, de mai à décembre, guerre d'Algérie mis à part.

La décision, incompréhensible, du Président de la République de dissoudre l'Assemblée Nationale a plongé le pays dans une instabilité politique qui fait penser aux soubresauts de la 4ème République. 

Comment après avoir perdu les élections européennes a t'il pu croire qu'il allait renverser la table et gagner les législatives ?

Au contraire, le pays est devenu ingouvernable car le vote des citoyens français a conduit à l'élection de trois blocs dont les leaders, égocentristes et narcissiques, se voient déjà les futurs élus du peuple et ne rêvent qu'à mettre le Président dehors pour prendre sa place sans se préoccuper un instant du destin de la France et des Français.

Nous en sommes maintenant au quatrième premier Ministre de l'année ; l'avant dernier, Michel Barnier, a tenu 3 mois et il semble que le nouveau, François Bayrou, qui commence mal sa prestation, est un sort comparable.

François Bayrou pense, depuis toujours, qu'il a un destin national, donc que c'est lui qui va sauver la France de la banqueroute, mais même s'il a une longue expérience politique, Michel Barnier aussi, les vents sont contraires et les chances de réussite très minces.

Nous entrerons, nous y sommes certainement déjà, dans une crise de régime qui, toutes proportions gardées, ressemble à l'agonie de la 4ème République.

Aujourd'hui, l'Insee a prévu une croissance de 0,2 % pour les deux premiers trimestres de 2025, pour ne pas dire zéro et annoncer que le pays entrera en récession avec toutes les conséquences que cela génère, alors que nos finances sont exsangues. 

Les gouvernants, qui que ce soient, seront alors contraints de bâtir une politique d'austérité avec des augmentations d'impôts et des coupes sévères dans les prestations sociales car actuellement nous vivons au dessus des moyens financiers de la Nation.

Ces décisions drastiques ne seront que la conséquence de la faillite de 7 ans de politique macronienne, de quarante ans de dérives du régime présidentielle de la 5ème République et du manque de courage et de compétences de nos Présidents successifs.

En évitant la radicalité et la violence, peut-être sera t'il, alors, temps de revenir à une Constitution préservant les grands équilibres entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire afin de redonner à l'Assemblée Nationale et au Sénat, c'est à dire aux électeurs, les responsabilités politiques qu'ils n'auraient jamais dû perdre.

En évitant, cependant, les excès de la sixième République mélenchonesque et de sa folie du chaos.

La direction d'un système ne peut être le fait d'un seul homme. C'est la faille de la 5ème République.


Jean-Claude Vitran

vendredi 13 décembre 2024

BRAVO ET MERCI, M. ESTANGUET

 

D'après de nombreux experts d'audience planétaire, nous avons la classe politique la plus bête du monde. Pendant longtemps il a été dit que c'était la droite qui était la plus bête, mais la contagion semble avoir gagné l'ensemble de la classe politique, d'un extrême à l'autre.

Indéniablement, l'actualité ne dément pas ces propos lorsque l'on considère les dernières péripéties politiques que traverse notre pays.

Mais, au contraire de ces tristes amateurs politiques, nous avons pour bâtir, organiser, restaurer … des personnalités de la Société civile à la hauteur des événements, et l'année 2024 est riche de ces exemples.

Nous avons la renaissance de la Cathédrale Notre Dame de Paris qui est une réussite magnifique et aussi l'organisation et le déroulement parfait des Jeux Olympiques et Paralympiques de l'été dernier.

Nous devons cette parfaite organisation au Comité Olympique Français et surtout à son président Tony Estanguet « incarnation » des JO de Paris.

Il a un palmarès en or : tripe champion olympique de canoë à Sidney en 2000, à Athènes en 2004 et à Londres en 2012, triple champion du monde, … 

Et cerise sur le gâteau, si les jeux sont parfaitement réussis, les résultats financier et écologique sont aussi exceptionnels. 

En effet, On observe un excédent budgétaire de 26,8 M€ et une empreinte carbone divisée par deux par rapport aux JO de Londres et Rio.

Cet excédent n'est pas une mince réussite, il suffit pour cela d'analyser les résultats financiers des dernières olympiades.


• Barcelone 1992 : Budget 3,5 milliards € - coût final 9 milliards.


 Sydney 2000 : Budget 3 milliards € - coût final 5 milliards.


• Athènes 2004 : Budget 5 milliards € - coût total 10 milliards1



• Pékin 2008 : Budget 2,6 milliards €, coût final 30 milliards


• Londres 2012 : Budget 5 milliards € - coût final 11 milliards. 

 Rio 2016 : Budget 9 milliards € - coût final 13 milliards.


• Tokyo 2021 : Budget 5 milliards € - coût final 12 milliards.


Chapeau bas, M. Estanguet.


Bravo et encore merci d'avoir embelli une année 2024, bien morose par ailleurs.




Jean-Claude Vitran


1 Près de 20 ans après, les Olympiades sont considérées comme un des facteurs qui a précipité le pays dans la crise économique.

jeudi 12 décembre 2024

Il est des moments où l'histoire se télescope.


Il est dans le déroulement du temps historique des clins d'oeil singuliers, en effet, samedi 7 décembre, la France célébrait la renaissance de Notre Dame de Paris, et lundi 9 décembre, elle commémorait le vote de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'Etat.

Quel curieux, mais étrange hasard.

La manifestation autour de la renaissance de Notre Dame fut, pour tous, croyants ou non croyants, un moment exceptionnel. 

Tous, nous avions vécu dans la sidération la destruction partielle de la cathédrale en avril 2019, et 5 ans plus tard, grâce au merveilleux travail de tous ces artistes, compagnons et artisans, que nous devons féliciter vivement, nous retrouvons un joyau d'art et d'architecture qui réjouit notre sens esthétique. Le lendemain, dimanche 8 Décembre, elle est rendue au culte catholique par la célébration d'une messe à laquelle assistait le Président de la République.

Enfin, lundi 9 décembre, nous célébrons le vote par le Sénat et la Chambre des Députés de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'Etat instaurant la laïcité. 

Ce texte fondateur de notre démocratie organise la séparation entre les institutions publiques et les cultes permettant à ceux-ci de s’organiser comme ils l'entendent. Ce vote mis fin à des affrontements, parfois violents, qui ont opposé à la fin du 19èmesiècle deux conceptions de la place des églises dans la République française.

Il est regrettable qu'aujourd'hui, certains se réclament de la laïcité pour mener des combats idéologiques et politiques de division alors même que la loi permet de rassembler et de faire société. 

Au passage, lors de son discours inaugural le Président de la République a prononcé ces mots : « Notre cathédrale nous dit combien le sens, la transcendance, nous aident à vivre dans ce monde. » 

Cette phrase n'est pas appropriée dans la bouche du premier garant du respect de la laïcité, cependant, ne soyons pas étonnés car il nous a habitué à ce genre de débordement.

Gravée dans le marbre de la Constitution nationale, depuis 1848, la devise de notre Nation est « Liberté, Egalité, Fraternité » cependant, je crois qu'il serait opportun d'y ajouter « Laïcité » qui est la caution des libertés d'expression, d'opinion et de conscience. 


Jean-Claude Vitran


jeudi 5 décembre 2024

A QUI PROFITE LE CRIME ?


C'est vrai qu'il n'y a pas mort d'homme puisque l'ex premier Ministre, Michel Barnier, est tout à fait physiquement, du moins, indemne de cette embuscade tendue par une majorité de députés.

Pourtant, on peut légitimement se poser la question : et maintenant le crime est commis, la censure décidée et la table renversée, que se passe t'il ?

Il paraît que les Français étaient à 63% pour le vote d'une motion de censure, il me semble qu'ils ne se rendent pas compte que ce seront eux les premières victimes de ce jeu mortifère de la classe politique tous bords confondus où chacun joue de son égo.

Voici de façon non exhaustive l'état de notre pays :

  • Une dette abyssale qu'il faudra bien remboursée un jour et qui obère de toutes nos capacités d'action,

  • une confiance complètement dégradée des instances financières mondiales, qui aura des conséquences importantes sur nos vies à court terme, mais aussi sur l'avenir de nos enfants,

  • Pas de budget,

  • Et surtout pas de vision pour sortir de ce « merdier ».

Cette péripétie n'est que le résultat d'une longue politique désastreuse de renoncements économiques et industriels, d'un manque de courage politique de nos gouvernants successifs qui ont toujours garantit leur personne plutôt que l'intérêt du pays, et cerise sur le gâteau, la politique d'un jeune président arrogant, sûr de lui et sans expérience politique qui a ouvert les vannes financières pour éviter de se confronter aux conflits.

C'est désespérant de constater que les leaders de tous les groupes politiques composant l'Assemblée Nationale savent très bien que leur rouerie conduit à une crise majeure dont notre pays aura beaucoup de mal à se remettre, s'il se remet d'ailleurs, mais leurs intérêts personnels passent avant l'intérêt de la France et des Français.

« Pourvu que le Président démissionne pour que je prenne sa place » pour faire la même politique en pire.

Justement, le Président doit ce soir, prendre la parole, attendons de savoir ce qu'il va nous sortir de son chapeau de prestidigitateur.


Jean-Claude Vitran