Vers le scrutin présidentiel des 23 avril et 7 mai 2017
Le
point au 8 janvier 2017
par
Jean-Pierre
Dacheux
Nous voulons, au cours des mois qui viennent, analyser l'évolution de la situation politique au cours de la campagne électorale qui s'est ouverte. Le présent texte, daté et modifiable, contredit sans doute, parfois, par les événements qui s'écoulent, servira d'outil pour effectuer cette activité politique chronologique.
•
Note
complémentaire du 4 janvier 2017 :
Les candidats et les électeurs qui sortent du bois
La
trêve de Noël est passée. "Le petit Jésus" a quitté sa
crèche. Sa mère fuit, poursuivie par les soldats d'Hérode. Tout
redevient "normal" : les pauvres ne sont plus loués et les
innocents sont massacrés. En 2017, on peut, en France, mourir de
froid et, en Syrie, les gosses meurent toujours sous les bombes
et pas seulement à Alep ! Que disent du monde où nous vivons
ceux qui prétendent se faire désigner, au cours des primaires PS
(pas de
la gauche,
ni même socialistes)
?
Deux
sont sortis du bois pour présenter leur programme, hier, 3 janvier :
Manuel Vals et Vincent Peillon. C'est bien ainsi car ce sont les
seuls candidats qui soutiennent (plus ou moins vigoureusement)
l'action menée par le Président qui s'est sorti lui-même de la
compétition électorale. L'un, comme Premier Ministre, a collaboré
à la mise en œuvre des décisions du Président Hollande : c'est le
candidat du bilan.
L'autre a puisé, en partie, son inspiration dans les propositions du
candidat Hollande de 2012 qu'il voudrait, lui, appliquer. Peu ou
prou, il ne veut pas faire autre chose que François Hollande, mais
mieux : c'est le
candidat héritier.
Pendant ce temps Montebourg se nationalise de plus en plus, Hamon
s'écologise franchement et les trois autres se marginalisent
inévitablement. Tout, à ce jour reste incertain.
Et
ne voila-t-il pas que surgit une candidate de 42 ans, née, sur
internet d'une consultation hors partis, au nom étonnant : Charlotte
Marchandise, élue de Rennes, jamais "encartée" et que
32685 votants ont désignée, sur internet, dans une consultation
hors partis, organisée par un ingénieur et un avocat ayant créé
LaPrimaire.org.
Cet engagement difficile aura du mal à obtenir le parrainage de 500
élus. Elle est toutefois, à rapprocher de toutes les initiatives
qui expriment la volonté d'aller à la rencontre des nombreux
Français qui ne croient plus en la politique. Est-ce ainsi qu'il
faut comprendre les inscriptions, semble-t-il massives sur les listes
électorales (notamment à Paris) ?
• Note complémentaire du 8 janvier 2017 : Tous écolos (ou presque).
Il y eut peu de place pour l'écologie dans la Primaire de la droite (et du Centre ? - où est-il passé ! -), si ce n'est par la voix, timide, de Nathalie Kosciusko-Morizet tentant l'impossible : rapprocher écologie et capitalisme. Son courage n'a guère été payé de retour : l'électorat de droite (du moins celui qui a voté) l'a éliminée. Curieusement, ce rejet est utile car la droite et l'écologie ne peuvent se réunir. Excellente leçon...
Dans la Primaire PS (puisqu'il faut bien l'appeler par son nom), trois candidats sur sept vont se réclamer de l'écologie politique ou de la politique écologique (ce n'est pas exactement la même chose). Jean-Luc Bennahmias et François de Rugy dont les voix ne porteront pas loin et, surtout, Benoît Hamon dont la conversion écologiste récente, spectaculaire et fortement pensée, va, ou non, lui permettre d'apporter du neuf et un soutien électoral inattendu à sa candidature interne. Vals, Montebourg et Peillon restent, à cet égard, sur la touche.
À gauche encore, hors de la Primaire PS, Jean-Luc Mélenchon a effectué et depuis plus longtemps, le même virage écologique que Benoît Hamon, mais hors partis ("La France Insoumise" est un mouvement, pas un parti, même si le PCF y a sa place).
Yannick Jadot, en dépit de ses compétences, va souffrir du déficit de son parti (EELV). Seul Nicolas Hulot aurait pu le revivifier, mais, en se refusant, derechef, à lier l'écologie à un parti (ce en quoi son retrait est prémonitoire) il va conserver une liberté de parole qui va porter dans l'opinion publique.
C'est le moment qu'a choisi (et bien choisi !) Hervé Kempf pour faire paraître, en ce tout début d'année 2017, un livre court (un peu plus de cent pages) qui analyse avec précision, l'évolution, depuis les années 1970, de la prise de conscience écologique dans le monde entier. Sa thèse est sans ambiguïté : pour éviter la catastrophe, qui a commencé à se manifester (et bien plus qu'il n'est dit !), n'attendons pas de solutions de "la classe dirigeante la plus stupide de l'histoire", c'est aux peuples d'assurer leur survie. Il est grand temps et c'est possible.
( Nous reviendrons sur ce livre important* dans un blog nouveau).
* Hervé Kempf, Tout est prêt pour que tout empire, Le Seuil, 2017, 15€
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