Non
à la modification de la
constitution.
Non
à la dérive autoritariste qui prolonge l'état d'urgence pour trois
mois.
Non
à la posture guerrière qui entraîne la France dans une violence
internationale inutile.
•
Voudrait-on modifier
la Constitution,
non pas pour la rendre plus démocratique, pour en finir avec la
monarchie républicaine, mais pour renforcer les moyens légaux de
limiter les libertés, soit disant pour assurer la sécurité des
citoyens ?
François
Hollande rejoint ou rallie la droite, voire l’extrême droite, et
le calcul électoral saute aux yeux.
Comme
d'habitude, face à des événements graves et dramatiques on ne sait
prendre aucun recul et on légifère aussitôt, en mettant l'opinion
devant le fait accompli.
Cette
révision constitutionnelle sera-t-elle soumise à référendum ?
Sûrement pas !
Armée,
police, renseignements vont voir leurs moyens renforcés. Ils en
manquaient, sans doute, et ce serait, alors, une condamnation de la
politique menée jusqu'ici ! Ne veut-on pas, plutôt, faire de
l'usage de la force un argument politique qui ne sera entendu et
compris que par les citoyens le moins informés ?
Quels
sont les buts assignés à ces militaires, policiers, services
secrets, qui vont agir en notre nom ? Ce n'est pas dit !
Nous
sommes contre !
•
Les manifestations
prévues pendant la COP 21 vont être interdites, autrement dit
l'appui des citoyens à la lutte pour le climat est suspendue. Le
changement climatique tue beaucoup plus que Daesh, mais cela on ne
veut pas le voir pour le moment.
La
France, nous fait-on croire est une grande puissance et quand on
l'agresse, elle riposte.
Cette
posture – qui n'est pas celle de la plupart des pays
européens – a conduit l'armée française sur divers terrains, en
Afrique, avec des succès mitigés et en courant le risque
d'accumuler les ressentiments.
Les
« bonnes raisons » fournies pour justifier les
interventions, d'abord acceptées par les populations concernées –
comme au Mali – rencontrent des obstacles, le temps passant, qui
sont déjà, et seront de plus en plus, difficiles à surmonter.
« Les
origines de ce 13 novembre sont aussi à chercher du côté de la
politique étrangère de l’Europe et de la France, ces quarante
dernières années1»,
estime Jean-François Bayard.
Associés
avec les États-Unis, en Afghanistan et en Irak, la France est
accusée de s'être trahie. Où est la politique extérieure prudente
de Jacques Chirac et Dominique de Villepin qui, en février
2003, avait conduit à refuser le concours de notre pays à la guerre
en Irak contre Sadam Hussein ?
L'action
en Libye, en Centrafrique, en Syrie, a déjà et aura, dans les
années à venir, des conséquences désastreuses, nous faisant
perdre nos amis africains et justifiant la haine criminelle des
intégristes enragés.
Bref
la France s'enfonce, faute de lucidité et de courage, dans des
politiques de force dont on verra vite l’inefficacité.
Nous
refusons cette posture de chef de guerre
•
La pseudo union
nationale, qui n'aura duré que « l'espace d'un matin »,
n'aurait été que le rassemblement temporaire des
« va-t-en-guerre », de gauche et de droite, qui ne
veulent pas considérer les véritables causes des attentats commis à
Paris.
« Ceux
qui voudraient s'engouffrer dans la ligne du Patriot Act qu'ont suivi
les Etats-Unis suite aux attaques du 11.09.2001 avec, à la clé, une
guerre ayant nourri une déstabilisation générale, un Irak éclaté
et l'émergence de Daech, ceux là même qui aimeraient un Guantanamo
sur Seine et enterrer la démocratie sous des mesures spéciales et
des lois liberticides ne font que répondre à la pente naturelle
balisée par les terroristes qui mène à ... plus de
terreur2»,
affirme l'anthropologue Sylvain Thévoz.
Car
tout ne se décide pas depuis la Syrie ou l'Irak où les dirigeants
de Daesh sévissent.
Les
assassins sont, pour la plupart, des Français. L'importance
des soutiens belges ne fait que renforcer le constat : les
frustrés, les haineux, les incultes, les faux musulmans, qui
préfèrent mourir afin de pouvoir tuer, sont des Européens
francophones, dont les familles sont installées dans nos pays depuis
des décennies.
Nous
entrons dans une sombre période où la menace contre nos libertés
viendra autant de l'intérieur que de l'extérieur.
La
France s'égare !
Jean-Pierre
Dacheux et Jean-Claude Vitran
1
- Jean-François Bayard,
professeur à
l'Institut
universitaire de hautes études internationales et du développement
de Genève,
Le
retour du boomerang,15
novembre 2015.
http://www.liberation.fr/debats/2015/11/15/le-retour-du-boomerang_1413552
2
- Sylvain Thévoz, Vous
voulez prévenir le terrorisme? Préparez la justice sociale, La
Tribune de Genève.
http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2015/11/15/accueillir-la-complexite-refuser-la-confusion-271787.html
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