L’ampleur de cette panne sans précédent qui a créé la pagaille dans les aéroports, les hôpitaux, sur les marchés financiers … doit nous alerter sur la vulnérabilité de nos sociétés.
La première réflexion qui vient à l'esprit est que la panne informatique qui a touché l'ensemble du monde est d'origine criminelle, c'est à dire qu'elle aurait été imaginée par quelques équipes de hackers mal intentionnés commandités par nos adversaires.
Selon les meilleurs spécialistes, ce n'est pas le cas, mais un simple bug - une erreur de programmation - qui aurait généré cet « incident majeur ».
Peu importe l'origine de ce désordre dont les conséquences matérielles semblent, en dehors des pertes financières, mineures.
Le risque zéro1 n'existant pas, un bug majeur est toujours possible, qu'il soit l'œuvre d'une puissance étrangère rivale ou d'un dysfonctionnement technique.
Malheureusement, même si nos dirigeants doivent, au plus tôt, tirer les enseignements du message d'alerte que le système vient d'envoyer, la situation de notre pays et au delà de toute l'Europe est compromise par un manque de vision de long terme et par les politiques laxistes qui sont pratiquées depuis le tournant du numérique.
A titre indicatif, ATOS, groupe informatique français en difficulté, qui avait racheté BULL (de sinistre mémoire) plombé par une dette de 4,8 milliards d’euros a enclenché en février 2024 une procédure de restructuration. Ses dirigeants ont annoncé lundi 15 juillet avoir obtenu un accord pour sécuriser le financement de leur plan. Cette petite victoire ne changera rien, ATOS restera un nain à l'échelle mondiale.
Depuis quarante ans, la politique numérique européenne est fragmentée, la France et l'Europe n'ont jamais réussi à promouvoir un projet de taille internationale viable capable de concurrencer les géants américains qui progressent … à pas de géants.
Même si l'on veut nous faire croire le contraire, l'IA (Intelligence Artificielle) se fait sans nous et même si une bonne fée nous aidait à envisager un projet européen, il faudrait au moins une trentaine d'années pour être au niveau des USA. (qui continuerons d'avancer)
Le leader de la France Insoumise peut toujours se fendre d'un message sur X : « Microsoft équipe des armes françaises et le ministère de la Défense. Tout va bien ? Vous comprenez enfin ce que veut dire indépendance nationale et souveraineté ? »
Au delà de la démagogie idéologique des propos du leader maximo, les expressions « Indépendance nationale et souveraineté », confrontées à la globalisation économique de notre époque, ont perdu de leur signification, de plus, même si la France représente le septième PIB mondial, son poids sur l'échiquier planétaire est négligeable.
En d'autres termes, nous sommes actuellement, comme dans de nombreux segments industriels, les otages - « pieds et poings liés » - des géants numériques et des gouvernements américains et chinois qui peuvent décider à leur guise - par exemple : arrêter son système GPS, comme Elon Musk l'a fait avec ses satellites Starlink et l'Ukraine.
N'oublions pas que la capitalisation d'un seul géant des GAFAM2 est plus importante que la plupart des PIB des pays mondiaux et que celle de l'ensemble des GAFAM est plus importante que le PIB français.
Aujourd'hui, les Etats sont dépossédés de la stratégie et des décisions économiques mondiales.
Jean-Claude VITRAN
1Voir le blog la dictature du risque zéro du 4 janvier 2024 - http://resistancesetchangements.blogspot.com
2Les leaders du numérique GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft
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