Une nouvelle fois, le Président de la République a pris tous les français par surprise en décidant la dissolution de l'Assemblée Nationale et le second tour des élections législatives vient d’avoir lieu et il nous a tous laissé stupéfait par les résultats.
Tous les scénarii qui s’offrent à nous sont négatifs et il n’y a aucune raison de se réjouir.
Certains sont très heureux du dénouement, éliminant le risque de voir le Rassemblement National conquérir la majorité absolue, et d'autres au contraire profondément déçus qu'il ne l'ai pas.
C'est un secret pour personne que je suis dans le premier cas, ravi qu'un sursaut des citoyens ait placé cette formation politique en troisième position.
Pourtant, je suis toujours pessimiste car rien n'est résolu et nous sommes au bord de la crise de régime.
Il faut constater que le Rassemblement National fait un bon score - 143 députés - qu'il est, aujourd'hui, le plus important parti en nombre d'électeurs - environ 9 millions - ce qui dans un système électoral à la proportionnelle le placerait premier parti de France.
Le nombre de ses d'élus augmente sensiblement à chaque élection, c'est pour cette raison que je crois important, avec beaucoup d'humilité, d'analyser les raisons de l'irrésistible progression de cette oligarchie familiale - le faire-valoir Bardella est le neveu par alliance de Marine - qui peut effectivement envisager, sans opposition citoyenne, une position dominante dans notre pays dans un futur proche au gré des élections successives.
Le pourcentage de votants pour ce parti par rapport au nombre d'inscrits est d'environ 20 % soit un citoyen sur 5.
Même s'il existe un noyau de fachos, je ne pense pas que l'on puisse affirmer qu'un citoyen sur 5 soit tenté par l’extrême droite et le fascisme. On peut donc, à priori, en conclure que de nombreux Français se réfugient sous la bannière du RN pour exprimer leur mécontentement des politiques suivies depuis de nombreuses années.
Effectivement, les problèmes sont anciens et la dissolution de l’Assemblée Nationale n’est qu’une péripétie de plus révélatrice d'une crise profonde caractérisée par un sentiment de dépossession pour une grande partie de la population qui pense que la classe politique les ignore.
Pourtant, l'alarme avait été donnée par les contestations des gilets jaunes qui avaient révélé le clivage entre les grands centres urbains et les zones rurales. Emmanuel Macron avait, dans le rôle de Jupiter, théâtralisé la sortie de crise en affirmant qu'il avait compris le message et que tout allait changer, puis il avait mis le couvercle sur le problème en oubliant immédiatement ses promesses.
Il a réitéré ses fausses promesses avec la convention citoyenne pour le climat qui avait émis 149 propositions que le président avait dit « reprendre "sans filtre" dans leur intégralité ».
Là encore, le gouvernement et son premier personnage, dans l'impossibilité d’ôter son costume de banquier néolibéral, se sont empressés d'oublier les promesses et ont continué une politique de plus en plus droitière.
Rebelote avec la Covid 19 qui, selon ses premiers discours guerriers, devait amener un changement profond du fonctionnement de la société. De plus durant cette pandémie, afin de maintenir l'économie à flot, une politique d'aide, manquant de clairvoyance et de discernement, mais surtout de contrepartie, ont conduit notre pays à un endettement (3000 milliards €) difficilement supportable qui obère l'avenir.
Tous ces reniements et bien d'autres ont cassé la confiance des citoyens envers l'exécutif (côte de popularité d'E. Macron : 24 % en juin 2024)
De plus, c'est l'ensemble de la classe politique qui est discrédité auprès de nombreux de nos contemporains. Il ne faut pas que les femmes et les hommes politiques se méprennent, si la participation à la dernière élection a été importante c'est pour faire barrage à la montée du Rassemblement National, il ne s'agit pas d'un vote d'acceptation du Nouveau Front Populaire ou d'Ensemble. (côte de popularité de Mélenchon : 14 % en juin 2024).
Cependant, tous les dysfonctionnements de la société française ne sont pas à mettre qu'au débit de la politique menée par Emmanuel Macron, même si sa part n'est pas négligeable. Il faut revenir près de cinquante ans en arrière pour trouver l'origine de l'affaiblissement de notre pays dans la financiarisation et à la globalisation du monde en un mot à la montée du capitalisme néolibéral.
Aujourd'hui, la France, et par delà le monde, se résument en chiffres, en dollars, en euros, l'Homme de chair n'y trouve plus sa place, il n'est plus qu'un consommateur à qui il faut vendre ce dont il n'a pas besoin.
Dans ces conditions, pourquoi s’étonner des positions prises par nos contemporains qui se sentent orphelins.
Il faut absolument sortir de ce cercle mortifère qui nous entraîne vers le néant.
Femmes et Hommes politiques responsables, il est urgent de rétablir la confiance avec les citoyens en prenant en compte le fait que se sont d'abord des êtres humains et qu'ils ont des préoccupations quotidiennes : ( Baromètre Ipsos-La Tribune - Juin 2024 )
Les difficultés en terme de pouvoir d'achat : 55 %
L'avenir du système social (santé, retraites …) : 37 %
Le niveau de l'Immigration : 33 %
Le niveau de la délinquance : 31 %
La protection de l'environnement : 26 %
Le niveau de la dette : 24 %
Les crises internationales : 20 %
La montée des inégalités : 19 %
La menace terroriste : 18 %
L'avenir du système scolaire : 12 %
Le taux de chômage : 7 %
Les risques d'épidémies : 4 %
Jean-Claude VITRAN
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