Communiqué commun signé par 52 organisations, dont la LDH
Si la loi est
votée par le Parlement au nom du peuple français, elle ne peut et
elle ne doit pas porter atteinte à la libre expression du peuple. La
proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale qui prétend
encadrer le droit de manifester constitue une atteinte grave aux
libertés publiques et à l’équilibre des pouvoirs.
Les violences
contre les personnes, les biens, les institutions qui ont eu lieu ne
peuvent justifier qu’un exécutif s’arroge des pouvoirs
exorbitants et décrète qui peut ou ne peut pas manifester.
Participer à une manifestation ne saurait pas plus signifier le
risque pour tout individu d’être poursuivi, fiché et condamné
pénalement comme financièrement.
Soumettre les
participants et les participantes à une manifestation à une fouille
systématique, confier aux préfets le pouvoir d’interdire à une
personne de manifester, y compris sans qu’elle ait connaissance de
l’interdiction prononcée et donc sans recours effectif possible,
faire d’un visage en partie couvert un délit, voici l’esprit
et la lettre de mesures qui sont autant d’empêchements à
l’exercice d’un droit essentiel en démocratie : celui de
manifester publiquement, collectivement et pacifiquement son opinion.
Cette loi de
circonstance porte un lourd risque d’arbitraire des gouvernements
d’aujourd’hui comme de demain. C’est pourquoi nous appelons
solennellement le gouvernement et le Parlement à abandonner ces
mesures qui violent les principes les plus fondamentaux d’un Etat
de droit.
Liste des 52 organisations
signataires : Action des chrétiens
pour l’abolition de la torture (Acat) ; Action non-violente
COP21 (ANV-COP21) ; Alternatiba ; Amnesty international
France ; Association européenne pour la défense des droits de
l’Homme (AEDH) ; Association France Palestine solidarité
(AFPS) ; Attac ; CCFD-Terre solidaire ; Centre de
Recherche et d’Information pour le Développement (CRID) ;
Collectif d’avocats antirépression ; Comité la Vérité pour
Adama ; Confédération générale du travail (CGT) ;
Confédération paysanne ; Droit au logement (DAL) ; Droit
solidarité ; Emmaüs France ; EuroMed Droits ;
Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les
immigré-e-s (Fasti) ; Fédération des conseils de parents
d’élèves (FCPE) ; Fédération des Tunisiens pour une
citoyenneté des deux rives (FTCR) ; Fédération française des
motards en colère (FFMC) ; Fédération indépendante et
démocratique lycéenne (FIDL) ; Fédération internationale des
ligues des droits de l’Homme (FIDH) ; Fédération nationale
de la Libre pensée ; Fédération nationale des Francas ;
Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) ; Fédération
syndicale unitaire (FSU) ; Féministes contre le cyber
harcèlement ; Fondation Copernic ; France Nature
Environnement (FNE) ; Gilets jaunes de Commercy ; Greenpeace ;
La Cimade ; La Quadrature du Net (LQDN) ; Le Planning
familial ; Les Amis de la Terre France ; Les Effronté-e-s ;
Ligue de l’enseignement ; Ligue des droits de l’Homme (LDH)
; Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples
(Mrap) ; Osez le féminisme ! ; Oxfam France ; Réseau
Sortir du nucléaire ; SOS Racisme ; Syndicat de la
magistrature (SM) ; Syndicat des avocats de France (SAF) ;
Syndicat national des journalistes (SNJ) ; Syndicat national des
personnels de l’éducation et du social (SNPES PJJ/FSU) ;
Union nationale des étudiants de France (Unef) ; Union
nationale des syndicats autonomes (Unsa) ; Union nationale
lycéenne (UNL) ; Union nationale lycéenne syndicale et
démocratique (UNL-SD).
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