« La
messe est dite » : 66,5% pour Fillon, 33,5% pour Juppé.
(2/3 / 1/3) !
Si
rien ne bougeait, d'ici mai, nous aurions donc le choix entre la
droite extrême et l'extrême droite !
C'est
impossible : la France tout entière, en sa complexité, ne peut
être enfermée dans pareille alternative.
Tous
les citoyens sont, à présent, au pied du mur : ou subir ou
réagir, ou se soumettre ou s'engager.
Car
il ne s'agit pas seulement de s'opposer, le moment est venu de
proposer.
Une
opposition formelle est stérile mais pas la proposition citoyenne
d'où peuvent naître de justes conflits.
Dire
« non », c'est prendre le risque de se voir condamné
comme ennemi de la démocratie. Osons quand même !
Nous
avons connu des présidents de droite après De Gaulle, le fondateur
monarchiste de la 5ème République.
Pompidou,
Giscard d'Estaing, Chirac et même Sarkozy ont représenté la droite
classique.
Mais
François Fillon est porté par d'autres forces qui sont
traditionalistes et réactionnaires, sans complexes.
Pire :
suivent ce nouveau gourou des revanchards, des nationalistes, des
cyniques et des négationnistes.
Comment,
en effet, qualifier autrement ceux qui, les yeux fermés, ne veulent
ni partage, ni cosmopolitisme ?
Comment
ne pas se dresser contre ceux qui restent obscurs quand il s'agit de
l'essentiel : l'écologie ou l'Europe ?
Comment
ne pas repousser ces politiques de nantis qui en veulent « toujours
plus », et d'abord pour eux-mêmes ?
Les
électeurs de la droite (moins ceux du centre), en appellent à un
ordre de fer auquel nul ne pourrait résister.
Ils
entendent mater la glèbe, ce peuple (au sens politique du terme) qui
n'a cessé de faire l'histoire.
Si
nous ne résistions pas aux idéologues médiatisés, nous serions
vite considérés comme des utopistes dangereux.
Comme
en Turquie, où celui qui n'approuve pas le pouvoir en place devient
suspect et passe pour terroriste.
Comme
en Russie, aux USA, en Hongrie, en Pologne..., les nationalistes nous
injurierons et nous menacerons.
Quant
à François Fillon, il deviendra, s'il l'emporte en 2017, ce qu'il a
voulu devenir : un chef d'État implacable.
Il
n'a pas fait mystère, si on l'écoutait bien, qu'il serait dur aux
pauvres et bon serviteur de sa classe.
Oui,
tout est à craindre, non du seul fait de la pensée d'un homme, mais
à cause de son programme dévoilé.
Car
ce programme, annoncé, assumé, non dissimulé, satisfait déjà
ceux qui veulent élargir encore le fossé social.
Ce
sont les vieux rassis, ou des jeunes tôt rancis qui se réjouissent
de ce possible retournement historique.
La
« fachosphère » et les « cathos antipapistes »
ont engagé, non sans vergogne, une nouvelle guerre « sainte ».
4
381 298 votants ne suffisent certes pas à faire la décision mais
c'est bien une menace qui est apparue.
2017
sera-t-elle l'année cauchemardesque où nous perdrions presque
toutes nos espérances dans un pays fracturé ?
Et,
par dessus tout, allons-nous laisser penser la France comme un pays
« hors sol », replié sur lui-même ?
Si
nous en sommes là, en cette fin de novembre 2016, en plein automne,
tout n'est pas « la-faute-à-Fillon » !
Le
PS a voulu le beurre et l'argent du beurre ( le soutien du capital et
le pouvoir d'État). Il a perdu.
S'il
persiste et signe, c'en est fait de lui et de « l'ex-gauche »,
mais qui seront les principales victimes ?
Les
électeurs âgés auraient dû comprendre que ces victimes seront
constituées par leur propre descendance.
Dans
les années qui viennent, des événements tragiques sont possibles
et certains s'annoncent déjà.
Le
nucléaire civil et militaire n'est plus gérable ; la
biodiversité s'effondre ; le climat se dérègle ; l'eau
est souillée. Nos pollutions s'étalent en mer, sous terre et même
dans le ciel infini. Tout le vivant souffre.
La
radicalité nécessaire n'est pas dans la rupture avec le social mais
dans la rupture avec l'excès.
La
radicalisation ne concerne pas que certains enfants désespérés et
perdus des milieux populaires !
D'autres
esprits faibles, nourris par des discours pseudo-religieux, sont
armés pour la violence en mots et en actes.
La
guerre et l'assassinat politiques sont les fruits vénéneux de
l'injustice étalée, mondialisée, voulue.
Fidel
Castro, qui vient de mourir, héros et bourreau tout à la fois, ne
fut-il pas un terroriste antiterroriste ?
De
Cuba et des USA qui a le plus nuit à l'autre et au monde entier ?
Nous
avons besoin d'autres repères que ceux que plantent les Trump,
Poutine, Erdogan et tant d'autres...
C'est
dans ce contexte et durant le temps qui nous reste à vivre que nous
devons agir de toute urgence.
« Écrasons
l'infâme » eut dit Voltaire, et l'infâme, c'est
l'intolérance, l'obscurantisme et l'argent-roi.
Qui
a la moindre culture sait que la domination du capital, depuis
toujours, n'a cessé de ruiner la paix.
« L'avénement »
éventuel de François Fillon peut engendrer de multiples conflits
inutiles.
Mais
mieux vaudrait encore des conflits inutiles que la soumission de tous
à un pouvoir exercé par ordonnances.
Avec
2017, s'ouvre notre va-tout : jouons cet avenir qui dépasse
notre propre sort.
Rien
n'est inéluctable. Ne nous laissons pas déposséder du meilleur et
créons du neuf. Croyons en nous-mêmes.
JPDacheux - 28.11.16
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