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vendredi 30 octobre 2015

Le mauvais exemple de la Pologne ?


Où va la Pologne ? Est-elle encore un pays de cette Europe qui se veut et se dit « démocratique » ? Ce beau et grand pays va-t-il retourner à la dictature ? Certes, Le général Wojciech Jaruzelski est décédé, en mai 2014, à l'âge de 90 ans, et ne risque pas d'inspirer un neo-communisme totalitaire ! En 1981, le syndicat ouvrier Solidarnosc luttait pour la liberté. Son principal animateur, Lech Walesa, allait devenir, en décembre 1990, le nouveau Président de la République polonaise, avec 72,14% des voix, au second tour de scrutin. Depuis, la Pologne n'a cessé d'évoluer vers une droite toujours plus décomplexée. Karol Wojtila, pape de 1978 à 2005, avait puissamment agi pour soutenir Solidarnosc, avant et après la chute du « Mur de Berlin » fin 1989. Conservateur, certes, il ne voulait pas d'une république antisociale. Les espérances portées par ceux qui voulaient la paix et la justice s'effondrent-elles brutalement ? Ce qui vient de se passer nous le donnent à craindre.

Le 25 octobre 2015, en Pologne, Le parti Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski, avec 238 sièges sur 460, a obtenu la majorité absolue aux élections législatives.

Pour la première fois dans l'histoire de la Pologne, depuis la chute du communisme, un seul parti va gouverner ce pays de 38 millions d'habitants, membre de l'UE et de l'Otan, devenu un poids lourd économique en Europe orientale.

Les Polonais ont porté au pouvoir les conservateurs catholiques eurosceptiques qui ont surfé sur une vague de promesses populistes et la peur de l'arrivée massive de réfugiés du Proche-Orient.

Le mouvement antisystème du rockeur Pawel Kukiz arrive troisième avec 44 mandats, devant le parti Nowoczesna (dit « moderne ») du néo-libéral Ryszard Petru (24) et le parti paysan PSL, allié des libéraux sortants (18).

La Gauche unifiée – qui n’atteint pas le seuil requis pour former un bloc électoral de 8 % – est le grand perdant de ces élections législatives et n'obtient aucun siège ! C'est un échec historique.

Comme partout en Europe, l'abstention atteint des sommets, avec 49,78% des inscrits, cette fois !

Restons en éveil : ce qui se passe en Pologne peut se passer ailleurs. Et même en pire...

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran.

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