Chers
élus,
La
conjoncture est complexe et la situation grave ; les Français
pessimistes sont de plus en plus mécontents, les crises perdurent,
se superposent, s'amplifient et on perçoit, dans le pays, un
grondement sourd de colère qui pourrait bientôt exploser.
Pendant
ce temps, le gouvernement ne donne pas l'impression de prendre la
mesure des difficultés. Il atteint un niveau d'impopularité
inégalé, il louvoie, il s'enlise dans la démagogie et il ne semble
plus capable de redonner à notre pays l'élan nécessaire pour
sortir de la crise sociale qui gronde et faire la politique pour
laquelle il est élu : socialiste, solidaire et fraternelle.
Au
contraire, toutes les décisions qui semblent dictées par les
modèles « libéraux », sont entachées d'amateurisme,
voire d'incompétence, au minumum d'impréparation : affaire
Leonarda, improvisation sur la taxation de l'épargne, Ecotaxe, etc.
Je
suis très inquiet pour notre pays et je tiens à vous faire partager
quelques pages de mon cahier de doléances.
Le
6 mai 2012, François Hollande est élu Président de la République
avec 51,64 % des suffrages exprimés, cependant, seulement 44,49 %
des Français en âge de voter l'ont désigné comme premier
magistrat, sous la barre des 50% comme Jacques Chirac avant lui en
1995. Il est élu sur un programme de 60 propositions et sur un
slogan « le
changement, c'est maintenant »,
mais aussi grâce à un discours « fort » prononcé au
Bourget où devant 25000 personnes, il déclare « Mon
véritable adversaire, il n'a pas de nom, pas de visage, pas de
parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera jamais élu
et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c'est le monde de la
finance. »
Enfin
un discours en rupture avec le libéralisme sauvage ambiant. Même
s'il n'est pas mon favori, celui qui prononce ces propos ne peut
qu'être digne de confiance, élisons
le !
L'avenir
m'a fait rapidement déchanter : Que reste – t'il, aujourd'hui, de
ce rêve, de ces ambitions, de ces incantations ? rien, sinon presque
rien ! François Hollande a capitulé devant les groupes de pression
et oublié les promesses faites à ses électeurs et aux Français. A
moins qu'il nous ait trompés.
Vous
souriez en pensant que je suis crédule et bien naïf car Il est vrai
que, comme souvent devant les discours des hommes politiques, les
promesses n'engagent pas ceux qui les font, mais ceux à qui on les
fait.
Pour
essayer de vous convaincre, voici une liste non exhaustive des
promesses non tenues :
- Abandon de l'encadrement des contrôles d'identité pour ne pas déplaire aux policiers. (promesse N° 30)
- Abandon du projet de réforme fiscale.
- Timidité des mesures économiques et financières pour ne pas heurter les cercles patronaux.
- Réforme des retraites qui laisse subsister les régimes spéciaux et laisse sur le carreau plus de 100 000 demandeurs d'emplois âgés en fin de droit. (promesse N°18)
- Absence de volonté politique en matière de protection de la santé et de l'environnement. (usure de 2 ministres de l'environnement)
- Réforme étriquée des collectivités locales qui fait éclater le conflit d'intérêt inhérent au cumul des mandats.
- Abandon de la renégociation du traité européen du 9 décembre 2011. (promesse N°11)
- Abandon d'une nouvelle tarification progressive de l’eau, de l’électricité et du gaz. (promesse N° 42)
- Où est la promesse N° 48 - « J’augmenterai les pouvoirs d’initiative et de contrôle du Parlement » – alors que, comme sous le quinquennat de Sarkozy, c'est l'exécutif qui dicte sa loi, laissant peu de possibilités aux parlementaires.
- Abandon du droit de vote aux élections locales des étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans. (promesse N° 50)
- Abandon de l'annulation de la loi de rétention de sureté.
- Taxation toujours plus forte des classes intermédiaires, et au delà, que fait - on pour les chômeurs, les personnes en situation précaire, les quartiers laissés à l’abandon, les élèves et les étudiants, etc ?
Et
malheureusement, la liste, déjà longue, n'est pas close.
Enfin,
pour en terminer, revenons ensemble sur l'affaire de la jeune
Leonarda.
La
législation en vigueur dans cette affaire est celle mise en place
par les ministres Sarkozy, Hortefeux et Guéant. Elle a durci les
conditions d’admission sur le territoire et d’octroi du statut de
réfugié. François Hollande avait pris l’engagement de la
modifier après son accès à l’Elysée (proposition n° 50).
Pourtant cette législation qui avait été contesté par le PS au
moment du débat parlementaire, est toujours en vigueur.
Cette
attitude soulève d'autres questions :
Pourquoi
notre pays, qui se flatte d'être celui des droits de l'homme, est
des cinq pays de l’UE qui ont reçu le plus de demandes d’asile
en 2012, celui qui en a accepté la plus faible proportion (14 %,
contre 35 % au Royaume-Uni, 29 % en Italie, 27 % en
Suède et 20 % en Allemagne) ?
Pourquoi
reconduit-on plus de personnes aux frontières maintenant que lors du
quinquennat de Nicolas Sarkozy : 36 822 personnes en 2012 (soit
100 par jour) contre 32 912 en 2011 (90 par jour) ?
Enfin,
comble du comble, la proposition du Président de la République
d'admettre sur le territoire une jeune fille mineure de 15 ans sans
ses parents en contradiction avec la Convention internationale des
droits de l’enfant, ratifiée par la France, en particulier les
articles 9.1 et 10.1, et surtout, au delà du droit, comment,
François Hollande, père de famille, peut-il faire une telle
proposition à une enfant en passant par dessus l'autorité de
ses parents ? Cette proposition, qui a un relent de basse politique,
vous savez, celle qu'on fait sachant qu'elle sera refusée, frise
l'irresponsabilité et est très choquante.
Chers
élus, j'ai beaucoup de respect pour le travail que vous avez fait et
que vous continuez, j'en suis sûr, à faire mais je m'inquiéte pour
vous car je pense que vous devez souvent manger votre chapeau.
S'il
vous plait, rassurez - moi ! cette non-politique de gauche, pour ne
pas l'appeler de droite, ne va pas durer ; vous allez bientôt nous
réveiller, mes amis et moi, nous sortir du cauchemar, car nous
vivons un vrai cauchemar de voir nos convictions bafouées de cette
manière.
Nous
en sommes à imaginer l'inimaginable ... ne pas voter aux prochaines
élections.
Bien
à vous
Jean-Claude Vitran
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