« Les sols sont vivants, ils ont toujours bougé mais le dérèglement climatique entraîne un changement de dynamique dans ces mouvements », Catherine Pothier, géologue.
Les sols ne sont pas seulement la surface sur laquelle nous vivons, c'est aussi, et surtout, le milieu dans lesquels nous ancrons nos racines.
Toute notre existence est dépendante du sol, c'est surtout le biotope dont dépend notre alimentation, c'est aussi, lui qui filtre notre eau et la rend potable, sans lui, pas de végétaux, pas d'animaux, pas d'homme …..
Pourtant, comme pour l'ensemble de notre environnement, nous ne prenons pas soin de cet ami indispensable. En 2022, l'ONU, dans la deuxième édition des Perspectives mondiales des terres (GLO2) a estimé que 40 % des terres sont déjà dégradées et que environ 100 000 km² disparaissent chaque année (l’équivalent de plus de 3 fois la superficie de la Belgique).
En France, nous ne sommes pas meilleurs. Depuis la fin du second conflit mondial, l'agriculture intensive, l'artificialisation et la bétonisation ont soumis les sols à des pollutions irréversibles, car ils ne sont pas une ressource renouvelable à l'échelle humaine : selon les situations, il faut entre 100 et 1 000 ans pour que se forme 1 cm de sol.
L'Homme les a longtemps considéré comme indestructibles et perpétuels et les a traité sans considération. Aujourd'hui, nous savons qu'ils sont extrêmement fragiles face au dérèglement climatique. Les pluies abondantes et violentes, les sécheresses à répétition, les incendies, l'érosion peuvent lentement ou en quelques jours, parfois moins, faire disparaître et dégrader des terrains séculaires et modifier le paysage que nous connaissons avec des conséquences financières qui se chiffrent à plusieurs milliards d’euros. 1
Il faut ajouter que les sols ont un fort impact sur le climat car en stockant entre 1500 et 2400 milliers de tonnes de carbone, soit trois fois plus que l'atmosphère, ils ont un rôle primordial dans le cycle du carbone et devraient contribuer à l'équilibre du climat. Mais les activités humaines - déforestation, agriculture intensive, incendies extrêmes, ... libèrent du CO2 dans l'atmosphère et aggravent le dérèglement climatique.
En conclusion, les sols sont les victimes et les acteurs du dérèglement climatique. Pour atténuer leurs effets pernicieux et préserver les écosystèmes, nous devrions assurer leur protection.
Qu'en est il réellement ?
La récente loi Duplomb, votée par l'Assemblée Nationale, donne la réponse à cette question fondamentale.
Les sols, comme la qualité de l'air et de l'eau, la préservation de la biodiversité, la lutte contre le dérèglement climatique, etc .. sont au cœur des enjeux environnementaux. ils ne sont pourtant pas dans les préoccupations de la classe politique trop occupée à débattre du sexe des anges et à orchestrer la prochaine censure.
Jean-Claude Vitran
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SOILS, AN IGNORED ENVIRONMENTAL ISSUE
“ Soils are alive, they have always moved, but climate change is causing a change in the dynamics of these movements, ” Catherine Pothier, geologist.
Soils are not only the surface on which we live, but also, and above all, the environment in which we anchor our roots.
Our entire existence depends on the soil. It is above all the biotope on which our food depends. It is also the one that filters our water and makes it drinkable. Without it, there would be no plants, no animals, no humans.
Yet, as with our entire environment, we are failing to take care of this indispensable friend. In 2022, the UN, inthe second edition of the Global Land Outlook (GLO2) estimated that 40% of land is already degraded and that around 100,000 km² disappear each year (the equivalent of more than 3 times the area of Belgium).
In France, we are no better. Since the end of the Second World War, intensive agriculture, artificialization, and concreting have subjected soils to irreversible pollution, because they are not a renewable resource on a human scale: depending on the situation, it takes between 100 and 1,000 years for 1 cm of soil to form.
Man has long considered them indestructible and perpetual and treated them without consideration. Today, we know that they are extremely fragile in the face of climate change. Heavy and violent rains, repeated droughts, fires, erosion can slowly or in a few days, sometimes less, cause the disappearance and degradation of centuries-old land and modify the landscape as we know it, with financial consequences.which amount to several billion euros.2
It should be added that soils have a strong impact on the climate because inStoring between 1,500 and 2,400 billion tons of carbon, three times more than the atmosphere, they play a vital role in the carbon cycle and should contribute to climate balance. But human activities – deforestation, intensive agriculture, extreme fires, etc. – release CO2 into the atmosphere and exacerbate climate change.
In conclusion, soils are both victims and actors of climate change. To mitigate their harmful effects and preserve ecosystems, we must ensure their protection.
What is it really ?
The recent Duplomb law, passed by the National Assembly, provides the answer to this fundamental question.
Soil, like air and water quality, biodiversity preservation, the fight against climate change, etc., is at the heart of environmental issues. However, these are not the concerns of the political class, which is too busy debating the sex of angels and orchestrating the next censorship.
Jean-Claude Vitran
1 La catastrophe de la vallée de la Vésubie a causé des dégâts d'au moins un milliard d'euros.
2 The Vésubie Valley disaster caused damage of at least one billion euros.
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