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jeudi 6 mars 2025

Le jour de la femme, c'est tous les jours, pas seulement le 8 mars.


C’est le 8 mars 1910 que la Confédération Internationale des femmes socialistes crée cette journée en vue du vote des Femmes. Reprise par les Nations Unies en 1977, elle est l'occasion de dresser le bilan des progrès accomplis en matière d'égalité.

En France, c'est en 1982 que le gouvernement socialiste donne un caractère officiel par la célébration le 8 mars de la journée de la Femme.

Pour plusieurs raisons, la formule « journée de la Femme » ne me semble pas appropriée ! 

On pourrait, au minimum, célébrer la « Journée des Femmes », et, de plus, pourquoi avoir une attention particulière un seul jour chaque année ! 

Même si l'homme en a une part, ce sont tout de même les Femmes qui perpétuent l'espèce humaine.

Considérer à part le sort des Femmes, c'est faire une discrimination inacceptable, fut-elle positive. Si l'on multiplie les journées commémoratives, c'est pour faire sortir des causes de leur oubli. Comment oublier notre quotidien, notre condition humaine sexuée ?

Le plus souvent, les êtres humains de sexe féminin ont une vie plus dure que celle des êtres humains masculins ; Les femelles sont souvent les souffre-douleurs des mâles, qui se croyant supérieurs, s'arrogent des droits qu'aucun droit ne devrait jamais pouvoir légitimer. 

En 2025, la moitié de l'humanité, celle des mères, des filles et des épouses est encore largement sous la domination des pères, des fils et des époux et l'on continue à tuer en France, en Europe comme ailleurs, des Femmes.

« Une moitié de l’espèce humaine est hors de l’égalité, il faut l’y faire rentrer : donner pour contrepoids au droit de l’homme le droit de la Femme. » écrivait Victor Hugo en 1870.

Il ajoutait « Dans notre législation telle qu’elle est, la Femme ne possède pas, elle n’est pas en justice, elle ne vote pas, elle ne compte pas, elle n’est pas. Il y a des citoyens, il n’y a pas de citoyennes. C’est là un état violent : il faut qu’il cesse. »

Cela fait maintenant près d'un siècle et demi que Victor Hugo tenait ces propos, mais les Femmes sont toujours contraintes de se battre pour faire reconnaître leur égalité.

Bien sûr, il y a eu des évolutions depuis la Déclaration des droits de la Femme et de la citoyenne qui conduisit Olympe de Gouges à l'échafaud en 1794, mais il faut attendre 1944 pour voir reconnu, après d’âpres combats, le droit de vote des Femmes

Puis 1965 pour que les Femmes mariées puissent exercer une profession et ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de leur mari, de leur père ou de leur frère.

Ensuite 1967, pour que la loi Neuwirth autorise la contraception et 1975, pour que la loi Veil, « accouchée » au parlement dans l'insulte et les débats houleux, légalise l’Interruption Volontaire de Grossesse. 

Dès 1972, le législateur veut réduire les inégalités dans le travail des Femmes et dans leur représentation dans les Institutions par la reconnaissance du principe « à travail égal, salaire égal » repris en 2006 par une nouvelle loi et en 2008 par l'inscription dans la Constitution de « l’égal accès des Femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ». 

Dans le même temps, des lois renforcent la prévention et la répression des violences au sein du couple et sanctionnent plus durement le harcèlement sexuel.

Pourtant, malgré tous ces textes de lois, des Femmes meurent encore, tous les jours, sous les coups de compagnons indignes et l'écart reste important entre la législation largement égalitaire et la situation réelle. Les inégalités persistent, pire, les effets de la crise intensifient la pauvreté et la précarité féminines. 

Des extrémismes, nous en avons l'exemple le plus frappant aux USA avec Donald, momifiés dans des concepts d'un autre temps, voudraient revenir sur les acquis et renvoyer les Femmes à un statut d'inférieures, dans le cadre d'une famille patriarcale.

En France, dans d'autres pays européens et aux USA, ils attaquent l'avortement et sous des prétextes fallacieux et dignes de l'inquisition, ils s'en prennent aux bibliothèques, à l'école publique et tiennent des discours homophobes. 

Malheureusement, dans notre pays, aujourd'hui encore, une partie du personnel politique et des managers masculins, « petits » machos de tout poil se croyant supérieurs à la gent féminine, alors que la réussite scolaire prouve le contraire, empêchent à la Femme de prendre sa place pleine et entière dans la société.

Femmes, hommes réagissons :


Le jour de la Femme, c'est tous les jours, pas seulement le 8 mars.


Jean-Claude Vitran



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