Où
le gouvernement entend-il conduire le pays et dans quel état
compte-t-il l’y amener ?
La
France connaît un mouvement revendicatif d’une puissance
exceptionnelle. Grèves et journées d’actions se succèdent pour
refuser un projet de réforme des retraites qui n’a pas
l’assentiment d’une écrasante majorité de la population. Fait
rare et remarquable, malgré leurs différences d’approches et de
propositions, toutes les organisations syndicales se rejoignent dans
leur rejet et dans leur détermination à ne pas laisser faire. Pour
autant, le gouvernement campe sur ses positions tandis que le
président se réfugie derrière une « écoute attentive ».
En
presque trois ans de mandat ce gouvernement a détruit des pans
entiers des droits sociaux, avec des ordonnances réformant le Code
du travail au détriment des salariés, en réduisant drastiquement
les droits des chômeurs et maintenant en portant un projet de
réforme des retraites que les syndicats et une très large partie de
la population analysent comme une régression.
A
chaque fois, les pouvoirs publics ont refusé et continuent de
rejeter tout compromis social au travers d’un refus revendiqué de
réelles négociations au profit de rencontres, discussions, points
d’étapes, dialogue, concertation, toutes expressions qui ne
peuvent cacher qu’il entend imposer et non négocier.
Cette
politique a été d’autant plus ressentie comme du mépris social
qu’elle s’est accompagnée de décisions fiscales ne bénéficiant
qu’aux plus aisés sans que les mesures ponctuelles de rattrapage
du pouvoir d’achat ne changent cette logique.
C’est
dans ce mépris des attentes majeures d’égalité et de justice
sociale qu’il faut trouver la source de la longue séquence dite
des Gilets jaunes ou la très forte mobilisation des personnels
hospitaliers auxquelles ni les postures ni les politiques
gouvernementales ne répondent.
En
s’abstenant de débattre publiquement de toutes les conséquences
de la réforme envisagée, voire en en dissimulant les conséquences,
le gouvernement accrédite l’idée qu’il demande un blanc-seing
pour mieux porter atteinte, une nouvelle fois, à des droits sociaux
fondamentaux.
Ce
sentiment d’injustice est renforcé par les atteintes apportées au
droit de manifester qui fait qu’on ne compte plus les yeux crevés,
les mains arrachées, les manifestants, les journalistes, les
observateurs et défenseurs des droits gazés, battus, humiliés ou
sanctionnés.
Communiqué
de la Ligue des Droits de l'Homme
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