lundi 9 décembre 2019

La Démocratie est en danger.



Depuis quelques décennies, je pense que la démocratie n’est pas toujours synonyme de défense des libertés et du droit des minorités.

L’Etat libéral confronté aux problèmes de la croissance économique intervient de plus en plus dans la sphère sociale et le peuple, anesthésié, attend passivement la résolution de tous ses problèmes. En laissant les gouvernants régler leurs comportements et agir à leur guise, les individus abandonnent, progressivement, des parcelles de leurs libertés.

Confrontés à des revendications légitimes mais qui remettent en cause le fonctionnement du néolibéralisme et le capitalisme spéculateur, il semble que les gouvernements libéraux ont l'idée de promouvoir des systèmes de surveillance et de contrainte de plus en plus sophistiqués pour faire taire la contestation.

Nous sombrons dans une sorte de totalitarisme mou abordé par Hans Jonas dans son livre le « Principe responsabilité » et Hannah Arendt dans « Les origines du totalitarisme ».

Ce Système s'impose en Occident depuis la chute du communisme et incarne une forme nouvelle et singulière de totalitarisme qui s’exerce au nom de la « libération » de l’homme prônée par l’idéologie néolibérale de l’oligarchie.

Les Français, principalement, sont victimes d’une imposture qui déconstruit la société et les plonge dans la désespérance. Le Système, qui repose sur l’idéologie libérale/libertaire, et se fonde en apparence sur la liberté puisqu’il prétend « libérer » l’homme n'est en réalité d’une illusion.

Les prétendus libéraux sont en réalité des totalitaires et notre peuple est victime d’une supercherie. Ils veulent nous imposer leur idéologie par la contrainte, par la répression judiciaire et policière, par des mesures discriminatoires, par des réglementations liberticides, par la propagande médiatique ...
Leur tolérance s'arrête à ceux qui partagent leurs idées et adhèrent à leur projet. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! » disent-ils en désignant, bien sûr, les ennemis en question.

Ces points précis, qui concernent, directement, nos libertés individuelles et nos droits fondamentaux confirment qu’il est légitime de se questionner sur la confiance en l’Etat que l’on peut avoir au regard du respect du droit et sur son glissement vers une dégradation de la démocratie.

On a pu le constater lors des affrontements des gilets jaunes avec des forces de police en surnombre, habillés en robocop, destinées à « combattre » comme on le ferai contre l'ennemi d'un pays hostile - 3830 blessés, 8700 gardés à vue, 13460 tirs de LBD 40, 1428 tirs de grenades - Une forme de maintien de l’ordre dont les dérives sont inquiétantes pour les libertés fondamentales et le droit de manifester.

Cette dernière décennie, sous prétexte de sécurité, on a partout développé la video surveillance, aussi hypocritement appelée vidéo protection mais qui ne protège pas. Maintenant, comme en Chine, « pays reconnu pour son respect des droits de l'Homme », le gouvernement d'Emmanuel Macron envisage de généraliser la reconnaissance faciale.

C'est une technique, particulièrement intrusive et liberticide qui permet d’authentifier ou d’identifier une personne à partir des traits de son visage. Les enjeux de protection des données et les risques d’atteintes aux libertés individuelles que de tels dispositifs sont susceptibles d’induire sont considérables, dont notamment la liberté d’aller et venir anonymement et qui violent les droits fondamentaux. (Propos de la CNIL)

Malgré que l'on sache depuis toujours que les gouvernements ont peur du peuple et qu'ils n'aiment pas la liberté, cela questionne de constater que le gouvernement d'Emmanuel Macron, plutôt centriste, même s'il penche à droite, envisage des systèmes de contrôles sociaux digne des pires dictatures. Il nous mène vers le monde, satisfaisant pour lui, mais avilissant pour nous, de la servitude administrative, comme le constate l'avocat constitutionnaliste François Sureau1 qui écrit, par ailleurs, : « Les lois liberticides prospèrent sur notre démission collective ».

On en arrive à se demander si l'amour de la liberté et de l'Etat de droit n'est plus simplement qu'un propos de comptoir.

Même si je suis septique d'un sursaut de mes contemporains, je préfère comme Georges Bernanos2 rester optimiste : « Que voulez-vous ? La liberté est partout en péril mais je l'aime. Je me demande parfois si je ne suis pas l'un des derniers à l'aimer, à l'aimer au point qu'elle ne me paraît pas seulement indispensable pour moi, car la liberté d'autrui m'est aussi nécessaire. »

Jean-Claude VITRAN



1  François Sureau – Pour la liberté – Editions Taillandier

2  Georges Bernanos – Le chemin de la Croix des Ames - 1943 - Editions du Rocher

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