Depuis
quelques décennies, je pense que la démocratie n’est pas toujours
synonyme de défense des libertés et du droit des minorités.
L’Etat
libéral confronté aux problèmes de la croissance économique
intervient de plus en plus dans la sphère sociale et le peuple,
anesthésié, attend passivement la résolution de tous ses
problèmes. En laissant les gouvernants régler leurs comportements
et agir à leur guise, les individus abandonnent, progressivement,
des parcelles de leurs libertés.
Confrontés
à des revendications légitimes mais qui remettent en cause le
fonctionnement du néolibéralisme et le capitalisme spéculateur, il
semble que les gouvernements libéraux ont l'idée de promouvoir des
systèmes de surveillance et de contrainte de plus en plus
sophistiqués pour faire taire la contestation.
Nous
sombrons dans une sorte de totalitarisme mou abordé par Hans Jonas
dans son livre le « Principe
responsabilité » et
Hannah Arendt dans « Les
origines du totalitarisme ».
Ce
Système s'impose en Occident depuis la chute du communisme et
incarne une forme nouvelle et singulière de totalitarisme qui
s’exerce au nom de la « libération » de l’homme prônée par
l’idéologie néolibérale de l’oligarchie.
Les
Français, principalement, sont victimes d’une imposture qui
déconstruit la société et les plonge dans la désespérance. Le
Système, qui repose sur l’idéologie libérale/libertaire, et se
fonde en apparence sur la liberté puisqu’il prétend « libérer »
l’homme n'est en réalité d’une illusion.
Les
prétendus libéraux sont en réalité des totalitaires et notre
peuple est victime d’une supercherie. Ils veulent nous imposer leur
idéologie par la contrainte, par la répression judiciaire et
policière, par des mesures discriminatoires, par des réglementations
liberticides, par la propagande médiatique ...
Leur
tolérance s'arrête à ceux qui partagent leurs idées et adhèrent
à leur projet. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté !
» disent-ils en désignant, bien sûr, les ennemis en question.
Ces
points précis, qui concernent, directement, nos libertés
individuelles et nos droits fondamentaux confirment qu’il est
légitime de se questionner sur la confiance en l’Etat que l’on
peut avoir au regard du respect du droit et sur son glissement vers
une dégradation de la démocratie.
On
a pu le constater lors des affrontements des gilets jaunes avec des
forces de police en surnombre, habillés en robocop, destinées à
« combattre »
comme on le ferai contre l'ennemi d'un pays hostile - 3830 blessés,
8700 gardés à vue, 13460 tirs de LBD 40, 1428 tirs de grenades -
Une forme de maintien de l’ordre dont les dérives sont
inquiétantes pour les libertés fondamentales et le droit de
manifester.
Cette
dernière décennie, sous prétexte de sécurité, on a partout
développé la video surveillance, aussi hypocritement appelée vidéo
protection mais qui ne protège pas. Maintenant, comme en Chine,
« pays
reconnu pour son respect des droits de l'Homme »,
le gouvernement d'Emmanuel Macron envisage de généraliser la
reconnaissance faciale.
C'est
une technique, particulièrement intrusive et liberticide qui permet
d’authentifier ou d’identifier une personne à partir des traits
de son visage. Les enjeux de protection des données
et les risques d’atteintes aux libertés individuelles que de tels
dispositifs sont susceptibles d’induire sont considérables, dont
notamment la liberté d’aller et venir anonymement et qui violent
les droits fondamentaux. (Propos de la CNIL)
Malgré
que l'on sache depuis toujours que les gouvernements ont peur du
peuple et qu'ils n'aiment pas la liberté, cela questionne de
constater que le gouvernement d'Emmanuel Macron, plutôt centriste,
même s'il penche à droite, envisage des systèmes de contrôles
sociaux digne des pires dictatures. Il nous mène vers le monde,
satisfaisant pour lui, mais avilissant pour nous, de la servitude
administrative, comme le constate l'avocat
constitutionnaliste François Sureau1
qui écrit, par ailleurs, : «
Les lois liberticides prospèrent sur notre démission collective ».
On
en arrive à se demander si l'amour de la liberté et de l'Etat de
droit n'est plus simplement qu'un propos de comptoir.
Même
si je suis septique d'un sursaut de mes contemporains, je préfère
comme Georges Bernanos2
rester optimiste : « Que
voulez-vous ? La liberté est partout en péril mais je l'aime.
Je me demande parfois si je ne suis pas l'un des derniers à l'aimer,
à l'aimer au point qu'elle ne me paraît pas seulement indispensable
pour moi, car la liberté d'autrui m'est aussi nécessaire. »
Jean-Claude
VITRAN
1 François
Sureau – Pour la liberté – Editions Taillandier
2 Georges
Bernanos – Le chemin de la Croix des Ames - 1943 - Editions du
Rocher
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