« Le système est au
bout du rouleau ! » cette phrase est répétée comme un
avertissement par de nombreux politologues.
Pourtant lors du premier
Conseil des ministres tenu lundi dernier, 4 janvier 2016, François
Hollande a sans surprise rappelé que le premier défi restera en
2016 la riposte au terrorisme.
Ce n'est pas une révélation,
mais le gouvernement n'écoute pas le message de la rue, où plutôt,
malgré les résultats calamiteux des dernières élections qui
devraient sonner comme un coup de semonce, il se moque de ce que le
peuple français souhaite : un changement radical de
politique.
Le trio « Hollande,
Valls, Macron » a décidé de faire du défi sécuritaire la
machine de guerre de l'élection présidentielle de 2017. La
proposition de déchéance nationale des binationaux nés en France
et condamnés pour terrorisme fait, effectivement, le débat dans le
champ clos politico-médiatique, mais les Français, dans leur
majorité, agacés par la vacuité de ces échanges, ont des
préoccupations bien plus prosaïques.
Selon une enquête Harris
Interactive, réalisée entre le 24 et le 29 décembre, le chômage
demeure leur première inquiétude (77%) pour l'année 2016.
L'insécurité constitue la troisième préoccupation (62%), devant
le système social (60%), le pouvoir d'achat (59%) ou encore la
croissance économique (56%), et trois français sur quatre ne
veulent plus voir François Hollande et Nicolas Sarkozy se présenter
à l'élection présidentielle mais aspirent à un gouvernement
d'union nationale. (70 %)
L'inconséquence et
l'irresponsabilité de la classe politique française deviennent
pathétiques quand on remarque que le favori de l'opinion aura 72 ans
lors de la prochaine élection, qu'il a été ministre en 1986 et
Premier ministre en 1995.
La France a besoin d'un
sursaut politique, d'une réforme constitutionnelle - c'est le seul
point d'accord du peuple avec François Hollande - pas pour
pérenniser l'état d'urgence, ni fixer dans le marbre une inutile et
dangereuse déchéance nationale, mais pour transformer en profondeur
les institutions et donner une vraie démocratie au pays.
Les potentialités sont
énormes, mais notre pays est sclérosé, bloqué par une classe
politique ringarde, refermée sur elle-même et sans vision d'avenir.
Le pays est miné par le chômage de masse et l’ascenseur social
est en panne.
Au lieu de chercher sa
réélection par des moyens douteux, le Président de la République
et son Gouvernement devrait s'occuper d'un autre état d'urgence,
l'état d'urgence sociale, celui des vraies réformes, celles
qu'attendent les Français dans une France encalminée.
Jean-Claude Vitran et
Jean-Pierre Dacheux
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