Le 4 août 2009, nous avons publié le texte ci dessous pour commémorer la nuit du 4 août 1789 où l'Assemblée constituante abolit tous les droits et privilèges féodaux ainsi que de tous les privilèges des classes, des provinces, des villes et des corporations mettant fin au système féodal.
Ce
texte n'a pas pris une ride ; pire en cinq années les
différences se sont creusées et c'est aujourd'hui un gouffre
d'inégalités et d'injustices qui sépare des milliards de pauvres
de quelques dizaines de milliers de riches. Malgré la volonté des
révolutionnaires, les privilèges sont toujours d'actualité et le
cynisme des classes nanties est croissant.
Nous
terminions notre propos en écrivant « Ne
désespérons pas, continuons notre lutte, même si le chemin nous
semble encore long pour y arriver. »
Nous
ne voulons toujours pas désespérer, pourtant la lumière indiquant
le bout du tunnel reste invisible et comme pour Sisyphe l'issue se
dérobe en permanence. Cependant comme le disait Camus, restons
confiant et « imaginons Sisyphe heureux » :
l'avènement de la fraternité est pour demain.
Jean-Claude
Vitran et Jean-Pierre Dacheux
4 Août 1789 - 4 Août 2009
En cette journée du 4
août 2009, revenons sur l'histoire.
Exactement il y a 220
ans, pendant la nuit du 4 au 5 août 1789.
Après la prise de la
bastille le 14 juillet, la crainte d'une réaction de la noblesse
entraîne une vague de révoltes dans la campagne française. Des
paysans s'en prennent aux seigneurs, à leurs biens et à leurs
archives.
Devant l’agitation,
le 3 août, le duc d'Aguillon - deuxième fortune du royaume derrière
le roi Louis XVI - lance l'idée de l'abolition des droits
seigneuriaux. Il dit : " Le
peuple cherche à secouer enfin le joug qui depuis tant de siècles
pèse sur sa tête .... L'insurrection trouve son excuse dans les
vexations dont il est la victime."
Le lendemain soir, le
vicomte de Noailles propose à l'Assemblée Nationale de supprimer
les privilèges pour ramener le calme dans les provinces. Le duc
d'Aguillon propose l'égalité de tous devant l'impôt, le rachat des
droits féodaux et l'Assemblée Nationale, après six heures de
discussion, proclame l'abolition de tous les droits et privilèges
féodaux, abattant du même coup tous les cadres sociaux de l'Ancien
Régime, l'égalité devant la Loi devenant la règle.
Quelques jours plus
tard, le 26 août, l'Assemblée Nationale tirera la conséquence de
cette abolition en préparant la Déclaration des Droits de l'Homme
et du Citoyen.
Pourtant, aujourd'hui,
cette égalité est encore au centre de tous les débats politiques
nationaux et, encore plus, mondiaux.
Les exemples sont très
nombreux, proches de nous, où le principe d'égalité est bafoué.
Le plus criant est l'inégalité femme/homme fondée sur aucune
vérité, sinon celle de l'arrogance masculine.
Les crises financières, sociales et écologiques qui se superposent créent des précipices inégalitaires entre les individus.
Les crises financières, sociales et écologiques qui se superposent créent des précipices inégalitaires entre les individus.
En ce qui concerne
notre pays, le président de la République a été très clair dans
son discours prononcé à Saint Quentin le 24 mars 2009 :"...
Nos valeurs c'est le respect,
la responsabilité, la justice, et la liberté..."
a-t-il dit, sans citer l'égalité et la fraternité qui sont
pourtant au fronton de nos édifices publics.
Il a ensuite poursuivi
: " ... Je veux dire
qu'il est légitime que ceux qui créent des richesses, qui créent
des emplois, qui créent des entreprises gagnent de l'argent. Je
souhaite même pour eux beaucoup d'argent. Il ne faut décourager
l'esprit d'entreprendre. Elle est un moteur, depuis l'origine de
l'humanité. Il ne faut pas pénaliser la réussite. Il ne faut pas
tuer le goût du risque. L'égalitarisme, c'est le contraire de la
justice. L’égalitarisme c'est le nivellement par le bas. Une
société égalitaire c'est le contraire d'une société de liberté
et de responsabilité..."
Le président emploie, d'ailleurs, le terme "égalitarisme". Lui, ou son rédacteur, n’ont pas lu le philosophe Karl Popper qui dans son ouvrage "la société ouverte et ses ennemis" défini l'égalitarisme comme le fondement de la méritocratie chère à notre président, lequel continue ensuite : " l'éthique du capitalisme, ce doit être une éthique de responsabilité, une éthique de l'effort, une éthique de l'honnêteté."
Le président emploie, d'ailleurs, le terme "égalitarisme". Lui, ou son rédacteur, n’ont pas lu le philosophe Karl Popper qui dans son ouvrage "la société ouverte et ses ennemis" défini l'égalitarisme comme le fondement de la méritocratie chère à notre président, lequel continue ensuite : " l'éthique du capitalisme, ce doit être une éthique de responsabilité, une éthique de l'effort, une éthique de l'honnêteté."
Nous sommes bien là
dans une posture libérale de type anglo-saxon qui ne pas fait sienne
les valeurs de solidarité et de fraternité, niant, de ce fait, le
principe d'égalité voulu par nos illustres ancêtres.
Selon la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, les hommes naissent libres et égaux en droit, pourtant les différences d'origine, de niveau d'éducation, de sexe, d'âge, de couleur de peau, d'apparences physiques, de religions sont facteurs d'inégalités économiques - rémunérations, chômage...
Pour certains, les inégalités sociales sont tout à fait acceptables et il n'est pas nécessaire de les corriger sous prétexte d'uniformisation, de nivellement par le bas.
Selon la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, les hommes naissent libres et égaux en droit, pourtant les différences d'origine, de niveau d'éducation, de sexe, d'âge, de couleur de peau, d'apparences physiques, de religions sont facteurs d'inégalités économiques - rémunérations, chômage...
Pour certains, les inégalités sociales sont tout à fait acceptables et il n'est pas nécessaire de les corriger sous prétexte d'uniformisation, de nivellement par le bas.
Pour d'autres, et c'est
mon cas, les inégalités sociales sont la conséquence de la
domination économique, politique et sociale du capitalisme.
Au nom de la justice et
de la fraternité, elles doivent être corrigées et réduites le
plus possible.
Depuis le 4 août 1789, 220 ans sont passés !
Depuis le 4 août 1789, 220 ans sont passés !
Ne désespérons pas,
continuons notre lutte, même si le chemin nous semble encore long
pour y arriver.
Jean-Claude
Vitran
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