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jeudi 4 septembre 2008

Touche pas à mon pote



Des manifestants nationalistes corses ont osé pénétrer dans la propriété d'un acteur ami du Chef de l'État!

Décidément, M. le Premier Ministre nous n’avons pas le même sens de la démocratie. Dans ce qui est devenu "l’affaire Clavier" et après le limogeage-sanction du patron des forces de sécurité de Corse, vous avez répondu aux journalistes qui vous interrogeaient que "le gouvernement ne rend pas de compte sur ces questions". Cela veut-il dire, selon vous, que cette question n’est pas du domaine citoyen?

Vous exprimeriez-vous comme l’un de vos prédécesseurs, qui dans une rafarinade, avait parlé, avec dédain, des « gens d’en bas », (certainement des gens à part, des irresponsables de la société) ; ou, comme le candidat-président qui, à plusieurs reprises, avait fustigé certains de nos concitoyens, les faisant apparaître comme de seconde zone.

Soyons bien d’accord : des exactions, de la part des protagonistes de la manifestation, pouvaient être sanctionnées par la justice, cela ne fait aucun doute.

Mais, M. Fillon, dans notre beau pays, il n’y a que des citoyens comme vous, qui, comme l’indique le Premier article de la Déclaration universelle des droits de l’homme, inspirée de la déclaration de 1789, "libres et égaux en dignité et en droits".

Nous vous rappelons que ces droits sont repris dans la Constitution du 3 juin 1958, qui n’a pas été abrogée, qui est opposable au gouvernement et qui proclame dans son préambule :
- Le Peuple français proclame solennellement son attachement aux droits de l’homme … de 1789.
- Dans son article 2 : son principe est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
- Dans son article 3 : la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants …..

Ces textes, qui fondent notre démocratie, interdisent de réduire les droits des citoyens. Le système démocratique vous oblige à rendre des comptes à la nation.

Aussi, la décision prise par l'un de vos ministres, sur l’insistance du Père Fouettard de l’Elysée, copain d’école du propriétaire des lieux, ne vous exonère pas des explications et des justifications que les citoyens sont en droit de réclamer et de connaître. Elle pose le problème de l’égalité de traitement des citoyens et des dérives autoritaires du pouvoir qui se multiplient.

Elles interrogent sur l’état de notre démocratie et sur son avenir.

Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux

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