Lorsque j'ai appris le décès de Robert Badinter, une immense tristesse m'a envahi .
En effet, c'est à cause de lui, ou plutôt grâce à lui, que je suis depuis de nombreuses années militant des Droits de l'Homme.
Depuis ce jour de 1981 où du haut de la tribune de l'Assemblée Nationale il a lancé son magnifique réquisitoire contre la peine de mort en France et qu'il a réussi à convaincre une majorité de députés qui ont voté l'abolition.
Pour avoir lu les écrits d'Albert Camus et de Victor Hugo sur le sujet, j'étais déjà partisan de l'abolition, mais son extraordinaire intervention a achevé de me convaincre et j'ai tout de suite senti que nous étions face à un personnage hors du commun.
Robert Badinter n'était pas seulement un Homme, c’était l'humanisme personnifié.
Il était une vigie, une conscience de la République et sa parole va nous manquer.
Un amoureux des Lumières, infatigable militant des Droits de l'Homme, c'était le pourfendeur de tous les extrémismes et de tous les négationnistes.
Gardons à l'esprit une phrase qu'il a prononcé et qui résume son immense humanité :
"Tu défends un homme qui a tué ou volé, parce que c’est un homme d’abord"
C'EST UN HOMME D'ABORD
Jean-Claude Vitran
Communiqué LDH
Robert Badinter : nous avons perdu un combattant acharné de la justice
Figure tutélaire majeure de la vie politique et judiciaire, de la devise de la République : « Liberté, égalité, fraternité » et bien sûr de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), c’est avec émotion que nous apprenons le décès de Robert Badinter.
Remarquable avocat pénaliste qui s’est toujours battu pied à pied devant les juges, un des rares grands garde des Sceaux de notre époque, président du Conseil constitutionnel, il était aussi membre de la LDH depuis 1972, de son Comité national de 1976 à 1981 et membre honoraire jusqu’à ce jour.
S’il a tout particulièrement marqué l’histoire par son immense combat pour l’abolition de la peine de mort, il était également engagé pour la justice internationale et plus particulièrement en faveur de la création d’une juridiction pénale internationale permanente, mais aussi contre l’antisémitisme, le racisme, l’homophobie et toutes les formes de discriminations.
Pour la constance, la justesse et l’exemplarité de ses engagements, parce qu’il a longtemps participé et enrichi le débat démocratique au sein de l’association, la LDH salue sans aucune réserve la mémoire de Robert Badinter.
Paris, le 9 février 2024
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