Le
projet de loi sur le logement dans son article 18 voté vendredi
dernier prévoit de faire passer à 10 % (au lieu de 100 %) le
nombre de logements neufs accessibles aux personnes en situation de
handicap.
Pour
se dédouaner de ce recul dans la prise en charge du handicap,
le gouvernement affirme qu’en cas de besoin, les 90 % logements
restants, par un tour de passe-passe digne de la magie, seront
facilement rendus accessibles.
L’idée
est de construire des logements adaptables, pour un coût modique, en
enlevant une ou deux cloisons par exemple.
« Que
fera un propriétaire quand il aura le choix entre deux locataires :
le premier, qui pourra entrer dans l’appartement sans rien changer
et le second, en situation de handicap, qui lui demandera de faire
des travaux d’aménagement... »,
s’inquiète Arnaud de Broca ( président de la Fédération
Nationale des Accidentés du Travail et des Handicapés – Fnath ).
Comme
pour le glyphosate et bien d'autres sujets, les lobbies, dans le cas
présents ceux des promoteurs immobiliers, ont réussi à influencer
le gouvernement face aux personnes
en situation de handicap.
C'est
une reculade par rapport à la loi du 11 février 2005 qui imposait
de rendre accessibles tous les logements dans les constructions
neuves. Ce qui n'était déjà pas une réalité car les ascenseurs
ne sont obligatoires qu'à partir des immeubles de quatre étages, or
sans ascenseur pas d’accessibilité.
Comme
pour la politique de santé, pour celle des EHPAD et pour des raisons
bassement économiques, le gouvernement tourne le dos au principe de
solidarité nationale et ne veut pas regarder la réalité en face.
Du
fait du vieillissement - plus de 300 000 personnes deviennent
handicapées chaque année - les gouvernements seront rattrapés par
les conséquences de l'allongement de la durée de vie qui touchent
tous les citoyens.
Le
réveil sera tragique et fort couteux.
Au
lieu de discréditer les personnes en situation de handicap, le
gouvernement devrait plutôt s'attaquer à la spéculation
foncière, cela permettrait de construire moins cher et de meilleure
qualité, mais cela ce n'est pas dans les gènes du libéralisme
macronien.
Jean-Claude
VITRAN
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