Avant
de définir l'Europe que nous voulons, intéressons nous à
l'histoire de ce continent.
Avant
la Renaissance, le terme « Europe » n'était employé que
dans un sens strictement géograhique ; pour définir notre
continent on employait le terme « Occident » (par
opposition à l'« Orient byzantin »).
Vers
1464, le roi Georges de Bohême qui voulait contenir les guerres
intestines qui ravageaient l'Europe, propose dans Universitas
la
création d'une assemblée commune et itinérante de l'Europe
catholique, financée par la création d'impôts et de moyens
spécifiques.
Vers
1500 dans son Plaidoyer pour
la paix Érasme avançait
déjà l'idée d'un grand ensemble européen reposant sur des valeurs
de tolérance et de paix.
En
1620, le duc de Sully imagine, dans ses mémoires, « un corps
politique de tous les États d'Europe » avec comme objectif la
création d'une « paix inaltérable et d'un commerce
perpétuel ».
Les
penseurs des Lumières évoquent aussi cette idée.
En
1756, le philosophe Jean-Jacques Rousseau rédige les Extraits
et jugements sur le projet de paix perpétuelle,
dans lequel il veut associer les États dans leurs relations
extérieures et créer un pacte protecteur de lois internationalement
reconnues auxquelles obéiraient les États signataires du pacte.
La
Révolution française avait aussi l'ambition d'étendre les valeurs
révolutionnaires à toute l'Europe.
En
1795, dans son Essai sur la
paix perpétuelle, Emmanuel
Kant préconise une « fédération d'États libres » :
En
1815, après la chute de Napoléon, le Congrès de Vienne consacre la
création d'un ordre européen avec le « système des congrès »
dans lequel les diplomates du continent se réunissent régulièrement.
La Sainte-Alliance est le premier traité postulant une unique nation
en Europe, signé par l'ensemble des pays du continent, sauf
l'Angleterre et le Vatican.
C'est
surtout en réaction aux horreurs de la guerre que l'idée s'imposa
avec plus de force, particulièrement après la guerre de 1870, Victor Hugo appelle de ses vœux la construction d'un État
paneuropéen, seul garant de la paix sur le continent.
En
septembre 1929, lors de l'Assemblée annuelle de la Société des
Nations, Aristide Briand propose un Mémorandum sur l'organisation
d'un régime d'union fédérale européenne.
Mais,
c'est surtout après la Seconde Guerre mondiale, que les États-Unis
appuient la création d'une union économique et assurent la défense
militaire de l'Europe de l'Ouest.
En
1946 à Cologne, Robert Schumann rencontre Konrad Adenauer, chancelier
allemand, et Alcide De Gasperi, président du conseil italien afin de
définir leurs idéaux et de poser les fondements d'une Europe unie.
En
1947, des socialistes de divers partis européens créent le
Mouvement pour les États-Unis socialistes d'Europe. La même année,
l'écrivain George Orwell se prononce également pour des États-Unis
socialistes d'Europe.
En
1948, le Congrès de la Haye, rassemble les différents partisans de
l'unification de l'Europe. L'une de ses conséquences fut la création
du Conseil de l'Europe, tentative de construction d'un avenir commun
aux nations d'Europe.
En
mai 1950, Robert Schumann, ministre des Affaires étrangères
français, présenta une déclaration, considérée comme l'acte de
naissance de l'Union européenne.
Suivant
la proposition de Robert Schumann, le 18 avril 1951, la France, la
République fédérale d'Allemagne, l'Italie, la Belgique, les
Pays-Bas et le Luxembourg fondent la Communauté européenne du
charbon et de l'acier (CECA) qui entra en vigueur le 23 juillet 1952.
Le traité instaure un marché commun du charbon et de l'acier,
supprime les droits de douanes et les restrictions quantitatives
entravant la libre circulation de ces marchandises et supprime toutes
les mesures discriminatoires, aides ou subventions, qui seraient
accordées par les États signataires à leur production nationale.
La gestion de la production de la Communauté est placée sous le
contrôle de la Haute Autorité, présidée initialement par Jean
Monnet.
À
la Conférence de Messine de juin 1955, les ministres des Affaires
étrangères des pays de la CECA s'accordent pour une extension de
l'intégration à tout secteur de l'économie.
Le
25 mars 1957, les six pays décident en signant le Traité de Rome
d'aller plus loin dans la coopération. Tous les domaines
économiques, mais aussi politiques et sociaux sont concernés. Le
but est d'aboutir économiquement à un marché commun.
Durant
la fin des années soixante De Gaulle bloque les propositions
d'intégration européenne, mais, après la démission du Général,
Georges Pompidou, bien que gaulliste, affirme clairement que la CEE
devait répondre aux demandes britanniques aboutissant à
l'élargissement de l'Union européenne.
1973, le Royaume-Uni, le Danemark et l'Irlande entrent dans le marché
commun.
1981, c'est de tour de la Grèce.
1986, celui de l'Espagne et du Portugal
1990, à la suite de la réunification allemande, la RDA intègre la CEE.
1993,
entrée en vigueur du traité de Maastricht.
1995, adhésion de la Suède,
de l'Autriche et de la Finlande.
1997,
entrée en vigueur du traité d'Amsterdam.
Janvier
1999, naissance de l'euro adopté par onze pays membres.
2000,
entrée en vigueur du traité de Nice.
Mai
2005, les Français rejettent le projet de Constitution Européenne.
Il sera, tout de même, voté sous une forme modificative par le
Parlement français en
2008.
Décembre 2009, entrée en vigueur du traité de Lisbonne.
Cette
longue énumération de dates, de textes et de traités qui commence au
15ème siècle il y a maintenant près de 6 siècles démontre bien que l'idée
d'une unification européenne n'est pas nouvelle.
La
plupart des intellectuels et des penseurs qui ont réfléchi sur le
sujet avaient dans l'esprit d'unifier l'Europe pour mettre fin aux
luttes intestines qui ont fréquemment ébranlé le continent.
Après
la seconde guerre mondiale, c'est la même préoccupation que les
défenseurs d'une Europe unie mettent en avant, mais pas seulement,
car tous les textes, toutes les prises de position, toutes les
déclarations, en dehors de celles d’Érasme et de Victor Hugo,
mettent en avant une union européenne ECONOMIQUE.
Pratiquement,
nulle part, sauf en filigrane, nous voyons apparaître le citoyen
européen.
Dès
1951, la CECA - Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier -
est un instrument industriel et financier. A la conférence de
Messine en 1955, on parle MARCHE commun, et même si quelques
avancées sociales sont discutées, surtout pour faciliter la libre
circulation des capitaux, des marchandises et, accessoirement des
personnes - Théorie capitaliste de la concurrence libre et non faussée dans le droit fil du
libéralisme – il est peu question du citoyen.
Il
nous semble que le problème fondamental que rencontre l’Europe
aujourd'hui, est d'avoir oublié que le continent est composé de 738
millions d'habitants (508 millions dans l'Union Européenne –
chiffre de 2015) et d'avoir laissé pour compte, en dehors d'une
élite auto-proclamée, l'immense majorité des citoyens européens
qui d'ailleurs se détournent de cette Europe qui n'est pas la leur.
Ce désenchantement des citoyens est légitime face à la techno-structure européenne qui ne sait parler que le langage de l'euro ou du dollar et qui ne pense qu'en sens unique affirmant que seulement ses idées sont bonnes et qu'il n'y a pas d'autres alternatives.
Ce désenchantement des citoyens est légitime face à la techno-structure européenne qui ne sait parler que le langage de l'euro ou du dollar et qui ne pense qu'en sens unique affirmant que seulement ses idées sont bonnes et qu'il n'y a pas d'autres alternatives.
Aujourd'hui, il faut regarder les problèmes en face, sinon nous allons au suicide collectif.
il
faut remettre à plat cette Europe qui fait l'unanimité contre elle
et créer une Europe SOCIALE et bien sûr, économique, dans un
esprit de justice et d'équité pour tous. Il est indispensable
qu'elle soit DEMOCRATIQUE (ce n'est pas le cas aujourd'hui) et
qu'elle respecte les diversités culturelles de chaque région et
chaque pays.
Nous voulons une Europe qui respecte les droits fondamentaux de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 ; une Europe ouverte sur le monde qui prend en compte les mouvements de populations générés par les guerres, dont elle est souvent co-responsable, et par les dérèglements climatiques ; une Europe qui respecte l'égalité femme/homme ; une Europe qui aide les populations en difficulté au lieu de les exploiter et de piller leur richesse pétrolière et minière.
Enfin nous voulons une Europe pacifique et fraternelle.
Nous voulons une Europe qui respecte les droits fondamentaux de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 ; une Europe ouverte sur le monde qui prend en compte les mouvements de populations générés par les guerres, dont elle est souvent co-responsable, et par les dérèglements climatiques ; une Europe qui respecte l'égalité femme/homme ; une Europe qui aide les populations en difficulté au lieu de les exploiter et de piller leur richesse pétrolière et minière.
Enfin nous voulons une Europe pacifique et fraternelle.
Il
faut travailler, dès maintenant, à cette révolution avant les
élections qui doivent se tenir en juin 2019.
Jean-Claude Vitran
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