En début d'année, le 18
février 2015, dans notre blog Résistances et Changements,
nous posions la question1 :
« l'Union européenne sombre-t-elle dans le totalitarisme ? »
Nous n'avons pas eu à
attendre longtemps la réponse. La façon dont a été et reste
traité le peuple grec ne laisse pas la place au doute et nous donne,
malheureusement, une réponse limpide.
Oui ! L'Union
européenne tourne le dos à la démocratie et sombre dans le
totalitarisme et la dictature.
Le
totalitarisme
est un mode de gouvernement où une oligarchie autoritaire détient
la totalité des pouvoirs et ne tolère aucune opposition.
La
dictature
est un régime politique dans lequel le pouvoir est
détenu par un groupe de personnes qui l'exerce sans contrôle.
La pensée unique domine
quand Jean-Claude Juncker affirme : « Il n'y a pas de choix
démocratiques contre les traités européens ! » ou
quand Wolfgang Schauble rétorque à Yanis Varoufakis qui entendait
renégocier les accords financiers après l'élection du parti
Syriza : « Je ne discute pas du programme … il a
été accepté par le gouvernement précédent2
et nous ne pouvons pas permettre à une élection de changer quoi que
ce soit. Parce que nous avons des élections tout le temps, nous
sommes 19 pays3,
si à chaque fois qu'il y a une élection on devait changer quelque
chose, les contrats conclus entre nous ne vaudraient plus rien. »
Cela nous renvoie
quelques années en arrière, en 2005. Une majorité de Français
avaient repoussé le projet de traité européen qui, pourtant, leur
fut, ensuite, imposé, contre leur volonté par un vote au parlement.
Ce fut le détournement de la volonté populaire voulu et combiné
par un gouvernement de droite, mais avec l'aide de voix dites de
« gauche » qu'on peut retrouver au sein du gouvernement
actuel.
Ces quelques citations
tenues par des membres de l'oligarchie européenne confirment que
celle-ci « s'assoit » sans scrupule et avec arrogance sur
la souveraineté des peuples composant l'Union européenne.
« Vous pouvez
toujours voter … pour … contre ... on s'en fout ! »
Nous
n'avons pas le souvenir d'avoir accepté la confiscation de nos
pouvoirs de citoyens. C'est pourtant un fait et le gouvernement qui
gère4
la France aujourd'hui approuve cette situation sans sourciller, pire,
il l'entérine et l'aggrave.
Ainsi
sa récente loi sur le renseignement n'a rien à envier au Patriot
Act bushien ni aux dérives totalitaires européennes. La preuve en
est que c'est le premier ministre qui est seul décideur de la
possibilité de violer le secret des données personnelles des
Français5,
et ce ne n'est pas le « machin » nommé CNCTR6
qui y changera quelque chose.
Cela
démontre, si cela était encore nécessaire, que la démocratie
française, celle issue des Lumières et des droits de l'Homme, est
moribonde.
Comment
se nomme un système politique où un seul homme est décideur ?
C'est, indubitablement, comme nous l'affirmions plus haut, une
dictature.
Une
dictature certes molle ou parfois bienveillante, comme l'on prédit
Hannah Arendt7
et Hans Jonas8,
mais qui nous englue assurément. C'est celle qui, doucement, fini
par cuire la grenouille dans la casserole chauffée lentement9.
Nous ne sommes plus très loin du moment où nous serons cuits, car
il sera trop tard pour sortir de la casserole.
Il
n'est pas possible de donner raison à Etienne de La Boètie et à
son discours de la servitude volontaire10
en restant sans réaction à ces coups successifs portés à la
démocratie. Nous ne pouvons pas laisser la « pseudo démocratie
représentative » nous déborder et abandonner aux élus le
droit de penser à notre place.
Il existe des cas où une loi peut-être légale parce que votée par le parlement, pourtant, elle peut-être, aussi, illégitime parce que contraire aux intérêts des citoyens.
Dans cette circonstance, la désobéissance civile, popularisée par Henry David Thoreau11, devient un moyen de contestation et de résistance.
Dans cette circonstance, la désobéissance civile, popularisée par Henry David Thoreau11, devient un moyen de contestation et de résistance.
Vient
un jour où qui ne désobéit trahit.
Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux
2 Gouvernement
Samaras
3 19
dans la zone euro mais 28 dans l'Union européenne !
4 Aujourd'hui,
on ne gouverne plus ... on gère comme une entreprise.
5 Magistrat,
avocats, journalistes et hommes politiques y compris.
6 Cette
Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement
est le cache-sexe de la surveillance de masse.
7 Les
origines du totalitarisme - Hannah Arendt – 3 volumes – Editions
du Seuil - Collection Points Essais
8 Le
principe responsabilité - Hans Jonas – Editions Flammarion –
Collection champs Essai
9 La
grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite – Olivier Clerc
– Editions Marabout
10 Discours
de la servitude volontaire – Etienne de la Boétie – Editions
des Mille et une nuits
11 La
désobéissance civile – Henri David Thoreau – Editions des
Mille et une nuits
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