«
Une
moitié de l’espèce humaine est hors de l’égalité, il faut l’y
faire rentrer : donner pour contrepoids au droit de l’homme le
droit de la femme.1
» écrivait
Victor Hugo dans les années 1870, dans une lettre, il ajoutait «
Dans
notre législation telle qu’elle est, la femme ne possède pas,
elle n’est pas en justice, elle ne vote pas, elle ne compte pas,
elle n’est pas. Il y a des citoyens, il n’y a pas de citoyennes.
C’est là un état violent : il faut qu’il cesse.
»
Cela fait maintenant près d'un
siècle et demi que Victor Hugo tenait ces propos, mais les femmes
sont toujours contraintes de se battre pour faire reconnaître leur
égalité avec les hommes.
Bien
sûr, il y a eu des évolutions notables depuis la Déclaration des
droits de la femme et de la citoyenne2
qui conduisit Olympe de Gouges3
à l'échafaud en 1794, mais il fallut attendre 1944 pour voir
reconnu, après d’âpres combats, le droit de vote des femmes4,
puis 1965 pour que les femmes mariées puissent exercer une
profession sans l’autorisation de leur mari. Ensuite 1967, que la
loi Neuwirth autorise la contraception et 1975, que la loi Veil,
accouchée au parlement dans l'insulte et les débats houleux,
légalise l’Interruption Volontaire de Grossesse5.
Dès 1972, le législateur veut réduire les inégalités dans le
travail des femmes et dans leur représentation dans les Institutions
par la reconnaissance
du principe « à travail égal, salaire égal » repris en
2006 par une nouvelle loi6
et en 2008 par l'inscription dans la Constitution de « l’égal
accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions
électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et
sociales ». Dans le même temps, des lois renforcent la
prévention et la répression des violences au sein du couple et
sanctionnent plus durement le harcèlement sexuel.
Pourtant, malgré tous ces textes de lois, des femmes meurent encore, tous les jours, sous les coups de compagnons indignes et l'écart reste important entre la législation largement égalitaire et la situation réelle. Les inégalités persistent, pire, les effets de la crise intensifient la pauvreté et la précarité féminines. Des extrémismes, momifiés dans des concepts d'un autre temps, voudraient revenir sur les acquis et renvoyer les femmes à un statut d'inférieures, dans le cadre d'une famille patriarcale. En France, mais aussi dans d'autres pays européens, ils attaquent l'avortement et sous des prétextes fallacieux et dignes de l'inquisition, ils s'en prennent aux bibliothèques, à l'école publique et tiennent des discours homophobes.
Pourtant, malgré tous ces textes de lois, des femmes meurent encore, tous les jours, sous les coups de compagnons indignes et l'écart reste important entre la législation largement égalitaire et la situation réelle. Les inégalités persistent, pire, les effets de la crise intensifient la pauvreté et la précarité féminines. Des extrémismes, momifiés dans des concepts d'un autre temps, voudraient revenir sur les acquis et renvoyer les femmes à un statut d'inférieures, dans le cadre d'une famille patriarcale. En France, mais aussi dans d'autres pays européens, ils attaquent l'avortement et sous des prétextes fallacieux et dignes de l'inquisition, ils s'en prennent aux bibliothèques, à l'école publique et tiennent des discours homophobes.
Ces discriminations faites aux femmes sont lamentables dans un pays qui se dit civilisé et avant de critiquer la condition féminine dans d'autres régions, d'autres contrées, nous devrions regarder d'abord chez nous. Nous n'avons aucune leçon à donner.
Même à l'Assemblée Nationale, lieu où le citoyen est en droit d'exiger de ses représentants la tempérance et le respect des personnes, des députés, se transforment en « sus scrofa domesticus » machistes et insultent des ministres femmes pendant leurs interventions.
C'est le personnel politique et les managers masculins, les « petits » machos de tout poil qui se croyant supérieurs à la gent féminine, alors que la réussite scolaire prouve le contraire, qui empêchent à la femme de prendre sa place pleine et entière dans la société.
Stop à ces injustices et oui à une société harmonieuse et équilibrée, où chacune et chacun, sans distinction, bénéficieront des mêmes libertés et des mêmes droits.
Jean-Claude
Vitran et Jean-Pierre Dacheux
1
Victor Hugo - Actes
et paroles - 1872
2http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/femmes/olympe-de-gouges_declaration-des-droits-de-la-femme.asp
3Il
nous semble que la panthéonisation d'Olympe de Gouges aurait une
valeur particulièrement symbolique de la reconnaissance par la
France des droits de la femme
4
Le refus d'accorder le droit de vote aux femmes a été construit
sur une double argumentation constante et opposée :
- En votant, les femmes compromettraient leur rôle fondamental, celui d'épouses et de mères de famille. C'est pour les préserver du « cirque politique » qu'il faut leur interdire le vote.
- Les femmes sont immatures, inférieures, influençables et ne peuvent donc prendre part de façon intelligente à la vie publique.
Il est
stupéfiant de noter que dans le même temps, il existe, et
peut-être encore aujourd'hui, un certain nombre d'hommes politiques
et de penseurs pour remettre en cause le suffrage universel au
prétexte que le peuple est « incompétent ». A
la question : « Les
femmes doivent-elles voter ?
» en
1910, le philosophe Alfred Fouillée répondait : « N'ajoutons
pas le suffrage des incompétences à celui des incompétents ».
L'écrivain Romain Rolland, prix Nobel de littérature, mort en
1944, reconnu, pourtant, comme grand humaniste ne réagissait pas
autrement.
5
C'est la loi, dite loi Veil, du 17 janvier 1975 relative à
l'interruption volontaire de grossesse qui encadre la dépénalisation
de l'avortement.
Elle a été préparée par Simone
Veil,
ministre de
la Santé
sous la présidence de Valéry
Giscard d'Estaing.
Le vote à l'Assemblée nationale a fait l'objet de débats
houleux, comme ce que lança Jacques Médecin, alors
député maire de Nice : « … C’est de la barbarie,
organisée et couverte par la loi, comme elle le fut, hélas !
il y a trente ans, par le nazisme en Allemagne. »
6
Les
salaires féminins sont inférieurs de 27 % à ceux des hommes.
(Données DARES) et les femmes touchent en moyenne 825 €
contre 1 426 € pour les hommes.
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