jeudi 28 janvier 2016

Un désaccord politique majeur

La droitisation de la gauche, dite « socialiste », s'achève. Avec le départ de Christiane Taubira du ministère de la Justice, la dernière raison de ne pas rejeter totalement le gouvernement Hollande-Valls disparaît.

On peut, à présent, sans retenue, dresser la liste des motifs - chacun étant suffisant – de ne plus jamais voter pour ceux qui ont fait plus que trahir : ils ont sali les raisons que nous avions d'agir en politique !

La démission de Christiane Taubira (une démission et pas une éviction), nous libère. Dans un peu plus d'un an, l'élection présidentielle se présentera dans un contexte nouveau. Non que l'ex-Garde des Sceaux puisse être une candidate alternative possible et souhaitable, mais elle ouvre une porte : « "Parfois résister, c'est rester, parfois résister, c'est partir", écrit-elle. Eh bien partons ! Chaque citoyen qui soutint l'ex-gauche, doit pouvoir, librement, se retirer de cette malaventure qui aura couru, de 2012 à 2017.

Après l'échec pseudo-communiste qui a dû traverser l'épreuve de la « désoviétisation » pour être révélé, voici venu le temps de l'échec pseudo-socialiste, engagé au cours des septennats de François Mitterrand et qui, de proche en proche, a conduit à se soumettre aux exigences du monde de la finance.

Bientôt viendra, à son tour, l'échec du système économico-politique pseudo-libéral qui ne résistera pas, lui aussi, à ses contradictions. Le triomphe idéologique de Nicolas Sarkozy, en 2007, ne lui a pas permis de gagner durablement l'opinion publique, mais l'élection présidentielle de 2012 n'a pas davantage entrainé un changement de direction vers plus de partage et de réalisme écologique. Et nous voici entrés dans un virage, une mutation dont nous ne voyons ni la courbe ni l'issue.

Rompre avec ce qu'on a appelé le capitalisme, et qui intègre donc, à présent, le parti dit des « Solfériniens » (dont le siège, rue de Solférino, abrite les courtisans de l'actuel monarque élyséen) est non seulement possible, mais très urgent et nécessaire.

Car il n'est pas qu'un seul « désaccord politique majeur ». Il en est plus qu'on en peut énumérer et ce début d'année 2016 en a fourni quelques nouveaux exemples.

La politique de vente d'armes (de non pas la France mais du complexe militaro industriel français), s'est étendu à l'Inde, avec la fourniture probable de 36 avions Rafale, par Dassault aviation. Dangereuse et irresponsable offre commerciale car il ne faut pas oublier qu'avec, à sa tête, depuis le 26 mai 2014, Narendra Modi, un homme de droite radicale teintée de nationalisme hindou, l'Inde est, plus que jamais, un état nucléaire en conflit avec son voisin pakistanais, lui-même doté de l'arme atomique. Après les ventes de Rafale à l'Égypte et l'Arabie Saoudite (États « démocratiques » s'il en est), le gouvernement français nourrit des foyers de guerre. Et voici l'un des récents « désaccords politiques majeurs ».

De même, la relance de la réalisation de l'aéroport de Notre-dame des Landes, en satisfaisant Vinci, l'entrepreneur géant, et en autorisant l'expulsion des agriculteurs, oppose, de façon définitive, les écologistes et le gouvernement. Comme à Sivens, et peu de temps après la clôture de la COP21, la majorité actuelle, soutenue par l'opposition productiviste de droite fait peu de cas de l'avis de ceux qui ne voient aucune raison urgente de réaliser un « aéroport du Grand Ouest ». Nouveau « désaccord politique majeur », et irréductible...

Bien entendu, le projet de révision constitutionnelle qui intègre l'état d'urgence et un forme de déchéance de la nationalité, inutile et impraticable, placerait la France dans l'exception permanente et, à terme, bloque le retour à la paix civile. Autre « désaccord politique majeur »...

En fait de révision constitutionnelle, la seule qui s'avérerait utile et indispensable pour en finir avec une monarchie républicaine depuis longtemps éloignée de la raideur gaulliste et ayant aggravé la centralisation des pouvoirs, serait l'abandon d'un système électoral et gouvernemental, unique en Europe, qui place les électeurs sous le joug d'un État autoritaire ayant déséquilibré les pouvoirs exécutif, parlementaire et judiciaire. Cette vraie réforme n'est, bien entendu, pas à l'ordre du jour ! N.ième « désaccord politique majeur »...

On peut sans peine, allonger la liste, y inclure la politique vis à vis des réfugiés, des Rroms, des chomeurs, de l'énergie nucléaire civile et militaire, de la privatisation progressive et constante des services publics, etc..., mais il n'est plus temps de rechercher des « motifs d'insatisfaction ». Il s'agit, à présent, d'inventer, de créer, une politique globale nouvelle sur un terrain dévasté par des dizaines d'années de renoncement à la démocratie authentique, en fait, depuis les années 1960, avec et après la guerre d'Algérie.

C'est tout autre chose qu'un retour vers le passé dont il est question. C'est, au contraire, la prise en compte d'une nouvelle approche de l'énergie, du travail, des solidarités mondiales (et, pour nous, européennes), des technologies de l'information et de la communication, bref de tous les apports scientifiques, écologiques et sociaux qui se sont accumulés mais qui, à l'échelle planétaire, n'ont pas été utilisés pour faire régresser les inégalités et, au contraire, ont approfondi le fossé, déjà béant, entre les nantis et les exploités.

Allons-nous nous faufiler dans cet espace de liberté aperçu quand s'est entrebaillée, avec la sortie de Christiane Taubira, la petite porte permettant de tourner le dos au lourd porche institutionnel du pouvoir ? La tentative, sympathique mais vaine, des intellectuels ayant proposé une nouvelle préparation de primaires pour désigner le candidat de toute la gauche aux présidentielles de 2017 s'est trouvée, curieusement, anéantie et relancée ! Hollande, Mélanchon ou Duflot ne seront pas, ensemble, concurrents. Pourtant, puisqu'il n'est décidément pas de politique de gauche sous Valls, Macron et Urvoas placés sous la gouverne de Hollande, il faut, avant ou après 2017, sortir de l'impasse et créer du neuf.

Ce ne seront pas les idées qui feront défaut mais, dans le débat qui s'ouvre à présent, il y faudra des voix supplémentaires de communicants et tout le soutien d'un peuple enfin réanimé. La gauche est morte, vive la gauche, mais une autre gauche bien plus que nouvelle, renommée, quand aura été fait l'inventaire de tous les échecs du passé. Il n'y a pas d'autre choix, à moins de se résigner à laisser les droites, de Juppé à Le Pen, engager la France dans l'une des voix de type hongrois, polonais ou même anglais, c'est-à-dire celles, conjuguées, du nationalisme, de l'autoritarisme, de la finance désinhibée et, finalement, du totalitarisme.


Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

dimanche 10 janvier 2016

Le cri de la plèbe (Dodécalogue)

Nous ne pouvons pas résister au désir de vous faire profiter de ce « coup de gueule » que nous partageons avec le collectif de philosophes rassemblés dans l'association : Ici et ailleurs1 - Association pour une Philosophie Nomade.

Jean-claude Vitran et Jean-Pierre-Dacheux

1 - A dater du 1er janvier 2016, La Marseillaise (qui divise et fait l’apologie du terrorisme) sera remplacée par La Versaillaise (qui rassemble et qui rassure). Le nouvel hymne national sera inauguralement braillé en place de la République par l’également national Johnny, le dimanche 10 janvier, en présence des corps constitués et de l’Hollande, président des Hollandouilles.

2 - A dater du 1er janvier 2016, Le Ministère de la Défense retrouve sa dénomination ancienne de Ministère de la Guerre. C’est bien le moins, vu la tournure que prennent les choses, sur tous les fronts. Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Guerre et de la Recolonisation – rien à dire, ça a de la gueule, quelle revanche pour la Bretagne !

3 - A dater du 1er janvier 2016, la Ministre de la Justice cesse d’être désignée sous le titre désuet de Garde des Sceaux. Son titre officiel devient : Ministre de la Justice et des Anacondas – cela fait déjà un moment, en effet, que les couleuvres qu’elle avale ont la taille du susnommé ophidien.

4 - L’Académie française est convoquée en séance urgente et extraordinaire le 7 janvier 2016 afin de statuer sur l’entrée dans le Dictionnaire de la Langue Française de l’adjectif « déchéable », la nation se divisant désormais entre ceux qui le sont (d’ores et déjà) et ceux qui ne le sont pas (encore).

5 - La procédure de déchéance de nationalité ne saurait s’appliquer à Manuel Valls : il remplit la première condition (avec les bombardements terroristes sur la Syrie qu’il chapeaute), pas la seconde (il a renoncé à la double nationalité au profit de ses ambitions politiques). Too bad !

6 - Une enquête est diligentée par le Parquet de Nancy afin de déterminer si Nadine Morano est une vraie ou une fausse blonde (patience, Pécresse, ton tour viendra...). C’est qu’en effet à supposer qu’elle en soit une fausse, voire une vraie fausse, une légitime suspicion pourrait être élevée contre ses prétentions à incarner la race blanche et parler en son nom. Double circonstance aggravante : elle n’a pas les yeux bleus et son nom sent l’immigration. Les vrais Français, les racinés, les autochtones sont donc bien fondés à crier à l’imposture et à en appeler à la Justice.

7 - A dater de l’année 2016 , la collection complète de Charlie Hebdo figurera de manière permanente aux programmes d’agrégation de Lettres modernes et d’Arts plastiques. L’étude des œuvres de Bernard Maris sera obligatoire dans les départements d’Economie des universités françaises, à partir de la première année de licence. Celle de Philippe Val dans les départements de Philosophie.

8 - La place de l’Etoile sera, dans les meilleurs délais, rebaptisée place Charb, ceci à l’occasion d’une cérémonie solennelle, en présence des corps constitués et de l’Hollande, président des Hollandouilles. Dire : « place de l’Etoile », que ce soit par habitude ou par l’effet d’une intention malveillante, au lieu de « place Charb » sera désormais passible d’une amende de 1500 euros.

9 - A partir de l’année 2016, les journées du 7 janvier et du 13 novembre seront célébrées comme Journées nationales de la Haine du Terrorisme et de l’Islamisme. Elles ne seront ni fériées ni chômées. Les salariés seront au contraire invités à redoubler d’ardeur à ces dates et à reverser leurs revenus de ce jour aux Oeuvres de la police. Les chômeurs seront incités à se regrouper en milice et à organiser des manifestations spontanées contre le terrorisme et l’islamisme.

10 - A dater de l’élection présidentielle de 2017, seuls pourront se présenter des candidats nés en France de parents français, ceci depuis cinq générations au moins. Il n’est pas mauvais que certains arroseurs se retrouvent, à l’occasion, arrosés.

11 - A dater du 1er janvier 2016, le délit de non-assistance à personne en danger (article 223-6 du Code pénal) est remplacé par celui d’aide au séjour à personne en situation irrégulière, délit passible de 5 ans d’emprisonnement et d’une amende de 30 000 euros. Il fallait choisir à la fin, la main du législateur n’a pas tremblé, le Conseil constitutionnel, dans sa grande sagesse, approuve des deux (mains).

12 - Réflexion faite, la déchéance de nationalité pour faits de terrorisme pourra être appliquée à tous les Français, de papier ou de souche. C’est Jack Lang, fin juriste, qui a trouvé la parade : on ne va pas fabriquer des apatrides, on va passer un accord discret, moyennant finance, avec l’Albanie et la Mongolie, pour qu’elles accordent automatiquement la nationalité de ces pays aux déchus français. Cette astucieuse solution a suscité l’enthousiasme du Septième Sot (l’Hollande, président des Hollandouilles, septième président de la V°) ; du coup, en termes de respects des droits humains, la France continue à se maintenir un cran au dessus de la République dominicaine qui vient de décider de priver de leur citoyenneté tous les Dominicains d’origine haïtienne.

13 - Tout individu qui n’aura pas dit spontanément au moins une fois dans l’année "J’aime la France", avec attestation à l’appui, devra suivre une formation organisée par le ministère de l’identité nationale. Elle sera ponctuée par un examen public, retransmis en direct sur France 2, où les téléspectateurs seront les seuls juges. En cas de jugement d’indifférence à la France (ne parlons même pas de haine), l’individu, devenant suspect, sera obligé de suivre des cours d’albanais ou de mongol, qui seront considérés comme une assistance en vue de l’application de l’article 12.

1 http://ici-et-ailleurs.org/spip.php?article530


mercredi 6 janvier 2016

Déchéance nationale : le retour à la peine de mort sociale !

Propos de Mme Fleur Pellerin ce matin sur France Info :
"Ce débat n'est pas juridique. Aucun des textes, cités ces derniers jours, n'interdit de produire des apatrides : que ce soit la déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948, que ce soit les deux conventions de l'ONU qui définissent le statut des apatrides ou visent à réduire le nombre de cas d'apatridie" a déclaré Fleur Pellerin interrogée sur le débat sur la déchéance de nationalité. Selon elle ces textes "n'empêche (pas) de produire des apatrides" et la convention de 1961 prévoit que les nations peuvent décider de rendre un citoyen apatride "lorsque des individus portent un préjudice grave aux intérêts essentiels de l'Etat. Prendre des armes contres ses concitoyens n'est-il pas porter un préjudice grave aux intérêts essentiels de l'Etat ?" 

Effectivement, on peut interpréter l'article 15 de la DUDH qui dit :
1) Tout individu a droit à une nationalité.
2) Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité.

On peut aussi utiliser les textes de la Convention de 1961 (Voir ci dessous) que la France a signé mais jamais ratifié 1 cependant, seulement dans un cadre juridique comme mentionné à l'article 8.4 de la Convention.

En ce qui nous concerne la ligne rouge était depuis longtemps dépassée, mais, aujourd'hui la cassure est définitive et profonde.

Les propos de Mme Pellerin sont scandaleux et inacceptables. Comment une ministre de la République, que la France a adopté sans arrière pensée, socialiste de surcroît, peut tenir sur une radio nationale des propos aussi dénués d'humanité.
La politique, le juridique n'ont rien à voir la dedans, seulement l'humain, que devient un apatride ? Un mort social !

Nous glissons insidieusement vers un fascisme larvé de type mussolinien.
Le président et sa clique ne sont que les éclaireurs du Front National, ils débroussaillent le terrain pour Marine Le Pen.

Ensuite, qu'attendre : le rétablissement de la peine de mort !

D'aucun pense que nous exagérons.

Qu'ils répondent et méditent sur ces deux questions :

Comment appellent-ils une nation où les droits individuels sont réduits comme peau de chagrin ?
Comment appellent-ils une nation où la justice est administrative et n'est plus dans les mains des juges ?

Ci-dessous, une analyse que nous partageons parue sur Médiapart 2 :

Ensuite ce type de mesure, tant qu'elle n'est pas approuvée par le peuple, - et d'ailleurs même si - met en oeuvre une suspicion a priori. Et elle dépossède par l'arbitraire le peuple de la souveraineté. Cela porte un nom clair, on le sait tous.
A  ma connaissance, un crime est défini et jugé comme tel après un procès et fait l'objet d'une éventuelle condamnation judiciaire après instruction et jugement.
Sinon, c'est un autre régime qui est en place. Et si tel était le cas, ce régime fondé sur un ordre nouveau non décidé démocratiquement n'a strictement plus de légitimité.



Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux

Extrait de la convention de l'ONU de 1961 sur l'apatridie





1 https://treaties.un.org/pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no=V-4&chapter=5&lang=fr

mardi 5 janvier 2016

Le système est au bout du rouleau !

« Le système est au bout du rouleau ! » cette phrase est répétée comme un avertissement par de nombreux politologues.

Pourtant lors du premier Conseil des ministres tenu lundi dernier, 4 janvier 2016, François Hollande a sans surprise rappelé que le premier défi restera en 2016 la riposte au terrorisme.

Ce n'est pas une révélation, mais le gouvernement n'écoute pas le message de la rue, où plutôt, malgré les résultats calamiteux des dernières élections qui devraient sonner comme un coup de semonce, il se moque de ce que le peuple français souhaite : un changement radical de politique.

Le trio « Hollande, Valls, Macron » a décidé de faire du défi sécuritaire la machine de guerre de l'élection présidentielle de 2017. La proposition de déchéance nationale des binationaux nés en France et condamnés pour terrorisme fait, effectivement, le débat dans le champ clos politico-médiatique, mais les Français, dans leur majorité, agacés par la vacuité de ces échanges, ont des préoccupations bien plus prosaïques.

Selon une enquête Harris Interactive, réalisée entre le 24 et le 29 décembre, le chômage demeure leur première inquiétude (77%) pour l'année 2016. L'insécurité constitue la troisième préoccupation (62%), devant le système social (60%), le pouvoir d'achat (59%) ou encore la croissance économique (56%), et trois français sur quatre ne veulent plus voir François Hollande et Nicolas Sarkozy se présenter à l'élection présidentielle mais aspirent à un gouvernement d'union nationale. (70 %)

L'inconséquence et l'irresponsabilité de la classe politique française deviennent pathétiques quand on remarque que le favori de l'opinion aura 72 ans lors de la prochaine élection, qu'il a été ministre en 1986 et Premier ministre en 1995.

La France a besoin d'un sursaut politique, d'une réforme constitutionnelle - c'est le seul point d'accord du peuple avec François Hollande - pas pour pérenniser l'état d'urgence, ni fixer dans le marbre une inutile et dangereuse déchéance nationale, mais pour transformer en profondeur les institutions et donner une vraie démocratie au pays.

Les potentialités sont énormes, mais notre pays est sclérosé, bloqué par une classe politique ringarde, refermée sur elle-même et sans vision d'avenir. Le pays est miné par le chômage de masse et l’ascenseur social est en panne.

Au lieu de chercher sa réélection par des moyens douteux, le Président de la République et son Gouvernement devrait s'occuper d'un autre état d'urgence, l'état d'urgence sociale, celui des vraies réformes, celles qu'attendent les Français dans une France encalminée.

Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux

dimanche 3 janvier 2016

La numérisation menace des centaines de milliers d'emplois

D'ici vingt ans, en raison de la numérisation de la société, la moitié des emplois actuels pourraient avoir disparu aux États-Unis. En Suisse, plusieurs centaines de milliers d'emplois seraient en danger, selon une étude de l'Université d'Oxford, dont fait état la NZZ am Sonntag.

Les employés de bureau figurent parmi les professions les plus menacées par le phénomène de la numérisation. La Suisse compte quelque 284 000 employés de commerce et 48 000 comptables.

Employés de bureau, mais aussi : caissiers, bouchers, personnel de réception, postiers, comptables et laborantins : tous ces emplois seront automatisés à l'avenir, avec une probabilité de plus de 90%.

L'automatisation ne va pas seulement faire disparaître des emplois, mais également libérer du temps pour d'autres activités. Par exemple, des employés de commerce pourraient effectuer principalement des tâches trop complexes pour être automatisées ou qui impliquent des contacts personnels et des compétences sociales.

Analyse des données :

Alors que ce sont surtout les activités de routine qui ont été automatisées durant les dernières décennies en raison des progrès techniques, le travail plus qualifié ne nécessitera plus que quelques personnes dans vingt ans. Selon le scénario des chercheurs d'Oxford, les logiciels et les machines s'occuperont de gérer les données personnelles, de la gestion du stockage et d'établir des bilans.

Un des moteurs de cette quatrième révolution industrielle sera l'analyse des données. L'ordinateur Watson du groupe informatique américain IBM reconnaît d'ores et déjà la langue et les images. Il classe facilement des données non structurées, telles que les courriels, des études et des données sur la santé.

L'assureur Swiss Re a été la première entreprise helvétique à utiliser Watson, afin d'évaluer les risques ou les dommages. La révolution numérique sera un des points forts du prochain Forum économique mondial (WEF) de Davos (GR), qui aura lieu du 20 au 23 janvier.

Source :

Menace ou libération ? Ou bien ce sera la généralisation de la misère, faute d'emplois et donc de revenus, ou bien ce sera l'obligation, double, de garantir un revenu vital pour tous et d'offrir des possibilités d'activités heureuses, à choisir en fonction des goûts et capacités de chacun.
                                               Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux